Entreprises : "La finance actionnariale étouffe l'entreprise"
L'économiste Christophe Ramaux et le journaliste Étienne Lefebvre débattent de la répartition des bénéfices des entreprises mardi 15 mai dans le "Soir 3".
Que l'essentiel des bénéfices soit reversé aux actionnaires qui prennent des risques est jugé "choquant" par Christophe Ramaux. Pour l'enseignant en économie à la Sorbonne, "les gestionnaires de fonds d'investissement ne prennent pas de risques, ils ont des participations mineures et ne connaissent pas les entreprises".
"Il ne faut pas confondre le partage de la richesse et le partage de la valeur ajoutée. Et depuis vingt ans, ce dernier partage que l'on retrouve dans les salaires est très stable", explique Etienne Lefebvre, rédacteur en chef aux Échos.
"Des actionnaires voraces"
"Les profits des entreprises augmentent. Et la finance actionnariale est prédatrice par rapport aux salaires, à l'investissement, aux sous-traitants et à l'État", assène Christophe Ramaux, membre des Économistes atterrés.
"Les profits n'explosent pas. Le taux de marge des entreprises est de 32%. C'est stable", assure de son côté Etienne Lefebvre.
"On a une finance qui étouffe l'entreprise. Il faut réhabiliter l'entreprise comme institution collective par rapport à des actionnaires voraces. Les entreprises doivent faire des bénéfices, mais ils doivent être pour l'essentiel réinvestis. C'est comme ça qu'une entreprise marche bien et qu'elle parie sur le long terme", conclut Christophe Ramaux.
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