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Mory-Ducros : les syndicats s'en prennent à la direction

Dans une lettre adressée à la direction, la CFDT met en cause le PDG du groupe pour sa gestion de l'entreprise, aujourd'hui en cessation de paiement.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Une antenne du groupe Mory-Ducros, à la Riche (Indre-et-Loire), le 22 novembre 2013. (MAXPPP)

Pour les syndicats, il n'y a qu'un responsable de la situation difficile dans laquelle se trouve Mory-Ducros : André Lebrun, PDG de l'entreprise numéro deux du transport de colis en France, officiellement en cessation de paiement. Le groupe emploie 5 200 personnes et, selon les estimations des syndicats, entre 2 000 et 3 000 postes pourraient être supprimés – 7 000 si l'on ajoute les sous-traitants. Face à cette situation, la CFDT, syndicat majoritaire dans l'entreprise, a publié une lettre adressée à la direction du groupe (PDF), lundi 25 novembre. Elle y met directement en cause le PDG, également président d'Arcole Industries, la filiale du groupe Caravelle spécialisée dans la reprise de sociétés en difficultés, et actionnaire majoritaire de Mory-Ducros.

"Quand vous avez repris Ducros Express en juin 2010, nous étions 2 700 salariés, vous nous aviez annoncé des lendemains qui chantent. Aujourd'hui, c'est vous qui êtes au banc des accusés", écrit le syndicat. Il  égrène alors les questions, remettant en cause la gestion de l'entreprise. La CFDT exige ainsi de savoir "où sont passés les 265 millions d'euros que Deutsch Post (…) a donnés pour assurer l'avenir de Ducros Express". Après avoir sommé le PDG de "rendre les 44 millions d'euros de la reprise de Mory Team qu'[il a] fait disparaitre", l'organisation syndicale lui demande des comptes sur des investissements non-réalisés, comme la "diversification des activités" et la "rénovation d'agences".

De son côté, André Lebrun reste persuadé qu'une solution existe pour sortir le groupe de la crise : "Nous sommes disposés à participer à une offre de reprise partielle, aux côtés de partenaires et avec le soutien des pouvoirs publics, afin de constituer un réseau de messagerie viable dans la durée", annonce-t-il dans un entretien aux Echos. Mais les syndicats doutent de cette option, synonyme de suppression de postes, et somment la direction d'"assumer [ses] responsabilités". La CGT et la CFDT ont lancé un appel à manifester mardi 26 novembre, jour où le transporteur formalisera officiellement sa mise en redressement judiciaire au tribunal de commerce de Pontoise, dans le Val-d'Oise.

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