Qui est Jean-Bernard Lévy, le nouveau patron d'EDF ?
Le PDG de Thales a été désigné par l'Etat pour remplacer Henri Proglio à la tête du groupe électrique.
L'Elysée a tranché. Jean-Bernard Lévy va prendre la tête d'EDF et ainsi succéder à Henri Proglio. L'Etat, qui est actionnaire majoritaire à 84,5%, a officialisé sa décision mercredi 15 octobre. François Hollande a confimé la nomination en Conseil des ministres, selon Stéphane Le Foll.
Ingénieur polytechnicien de formation, Jean-Bernard Lévy a dirigé un grand nombre d'entreprises. D'abord Matra Communication et Bourse Oddo, puis SFR, Vivendi et Thales. Il sort ces deux dernières de situations difficiles. Francetv info dresse le portrait de ce chef d'entreprise, discret et rigide.
Le poulain de Gérard Longuet
Entre 1986 et 1988, il devient conseiller technique au cabinet de Gérard Longuet, alors ministre délégué aux Postes et Télécommunications dans le deuxième gouvernement de Jacques Chirac. Un poste qu'il reprendra en 1993, après un passage à Matra. Au cabinet du ministre, il a géré des sujets sensibles, comme la fusion entre Renault et Volvo, le sauvetage de Bull, la fermeture des mines de charbon, la dérégulation des télécoms ou encore l'attribution des premières licences de téléphonie mobile.
Interrogé par Capital en 2008, Gérard Longuet parlait de lui comme "un casse-cou", capable de tenir les rênes d'une entreprise en déroute. En 2002, alors que le PDG de Vivendi Jean-René Fourtou doit décider à qui il confiera le poste de directeur général adjoint, il trouve sous la porte de chez lui une carte de Gérard Longuet. "Tu devrais voir Jean-Bernard Lévy", lui écrit l'ancien ministre. Jean-Bernard Lévy est nommé quelques jours plus tard.
Un patron austère et simple...
Jean-Bernard Lévy est discret et s'exprime peu dans les médias. Après plusieurs refus, Capital a réussi à le rencontrer lorsqu'il dirigeait Vivendi. Le magazine le décrit comme "l'un des patrons les plus rêches qui soit". "Rigide", "austère", "renfermé" : les mots qu'utilisent ses proches pour le décrire ne sont pas tendres.
Mais Jean-Bernard Lévy n'en a cure. "Je ne suis pas bling-bling, et alors ?", rétorque le chef d'entreprise au journaliste du magazine. Lorsqu'il ne travaille pas le week-end, ce père de quatre enfants part en Renault Espace dans son corps de ferme du Vexin, à une heure au nord de Paris. Le polytechnicien "porte des costumes désuets et des cravates clubs d'une autre époque", écrit Capital, mais tient le groupe d'une main de fer et sort Vivendi de la faillite.
... qui a apaisé le climat social chez Thales
Pour prendre la tête d'EDF, Jean-Bernard Lévy quitte la direction générale de Thales qu'il occupe depuis 2012. Chez le groupe d'électronique de défense, il remplace Luc Vigneron et gagne la bataille de la nomination face à deux candidats internes, Pascale Sourisse et Reynald Seznec, pourtant soutenus respectivement par l'Etat et Dassault, les deux principaux actionnaires, explique La Tribune.
En deux ans à la tête de l'industriel, le dirigeant a réussi à restaurer la confiance dans un groupe très ébranlé. Il a fixé comme ambition de doubler la taille de Thales en dix ans. Et de réorienter l'entreprise davantage vers les activités civiles, en raison de la baisse des budgets militaires, explique Le Monde.
Il est aussi parvenu aussi à réinstaurer les contestations internes. "Quand Vigneron prônait le 'je décide, vous appliquez', lui a su renouer le dialogue avec les syndicats, explique un syndicaliste du groupe à francetv info. C'est un homme qui semble être à l'écoute et qui fait bonne impression."
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