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Rachat d'Alstom : Siemens et Mitsubishi annoncent une amélioration de leur offre

Les candidats au rachat des activités énergie du groupe français sont attendus ce vendredi à l'Elysée. Francetv info fait le point sur les forces en présence. 

Article rédigé par Gaël Cogné
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Alstom fait l'objet d'une âpre bataille entre General Electric et Siemens-MHI. (  MAXPPP)

Qui décrochera Alstom ? La saga industrielle sur l'avenir du groupe semble approcher du dénouement : à quelques jours du verdict, attendu au plus tard lundi, les candidats au rachat des activités énergie du groupe français sont attendus vendredi 20 juin pour un dernier forcing à l'Elysée.

A droite, l'Allemand Siemens et le Japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) qui annoncent, vendredi 20 juin, une amélioration de leur offre pour l'industriel français. A gauche, l'Américain General Electric, chouchou de la direction d'Alstom et prétendant de longue date au pôle énergie du français. Francetv info vous aide à décrypter ces deux offres.

Quelle offre en cash ?

Siemens-MHI : L'offre en numéraire augmente de 1,2 milliard d'euros à 8,2 milliards d'euros et l'évaluation des activités énergie d'Alstom croît de 400 millions d'euros à 14,6 milliards d'euros, annonce le groupe vendredi 20 juin. Siemens avait déjà proposé de racheter pour 3,9 milliards d'euros les activités turbine à gaz. L'offre prévoit également la création de coentreprises garantissant le maintien d'une importante présence du français dans l'énergie.

General Electric : GE propose de racheter la totalité de la branche énergie d'Alstom pour 16,9 milliards de dollars (12,5 milliards d'euros) dans le cadre d'une offre ferme sur laquelle le français doit se prononcer d'ici au 23 juin.

Quelle structure ?

Siemens-MHI : MHI offre de former trois coentreprises. Dans le détail, ces trois coentreprises concernent l'activité à vapeur et nucléaire, celle des réseaux intelligents (grid) et celle des turbines hydrauliques. Pour 3,1 milliards d'euros au total, le japonais prendrait 40% de la première et 20% des deux autres. Parallèlement, il rachèterait 10% du capital total d'Alstom à Bouygues, dont la part s'élève actuellement à 29%. Le groupe de BTP a toutefois réaffirmé dimanche qu'il souhaitait rester actionnaire de long terme d'Alstom à hauteur de sa participation actuelle.

"MHI et Siemens proposent plusieurs transactions de manière à préserver l'actuel périmètre d'Alstom dans presque toutes ses activités, à renforcer sa pérennité industrielle, sa position d'acteur mondial de l'énergie et du transport et sa structure financière", écrivent l'allemand et le japonais dans leur communiqué. Alstom resterait ainsi un groupe coté en France.

Bémol : des sources proches d'Alstom se sont inquiétées ces derniers jours de la complexité de l'offre commune de Siemens et MHI, et mis en garde contre un risque de "démantèlement" du groupe français.

General Electric : Pour sa part, General Electric propose une solution simple, relèvent les Echos : "Le géant américain propose de racheter le pôle énergie du groupe français, soit 70 % de son activité." GE plaide pour "l'union de ces deux grandes entreprises, permettant de faire face à la concurrence au niveau mondial grâce aux meilleures technologies, [qui] sera toujours préférable à un démantèlement d'Alstom".

Problème, Arnaud Montebourg préférerait un "partenariat équilibré", plutôt qu'un "acquisition pure et simple qui, en l'état conduirait à la disparition d'Alstom". Les Echos remarquent que GE communique sur une "alliance" et le maintien du nom d'Alstom. GE pourrait bientôt faire de nouvelles propositions.

Quelle conséquence sur l'emploi ?

Siemens-MHI : Siemens et MHI mettent en avant le maintien de l'emploi. Outre la garantie d'emplois de la part de Siemens sur l'activité turbines à gaz, l'alliance entre MHI et Alstom permettrait, elle, la création de plus de 1 000 postes en France, estiment les deux groupes.

General Electric : En fait, les deux groupes se sont quasiment alignés sur une promesse de GE. Fin mai, General Electric s'engageait à créer 1 000 emplois en France, signalait alors francetv info.

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