RATP : l'entreprise creuse ses pertes en 2023 et mise sur les Jeux olympiques pour 2024
Malgré un redressement de son activité en région parisienne, la RATP reste dans le rouge en 2023, pour la deuxième année consécutive, en raison notamment de la hausse des prix de l'énergie et de la piètre performance de ses filiales, selon des résultats publiés vendredi 8 mars. La régie mise désormais sur la réussite des Jeux olympiques, durant desquels l'efficacité des transports sera particulièrement scrutée.
L'année 2023 s'est terminée sur une perte nette de 109 millions d'euros pour le groupe public de transports, plus importante que les 26 millions de 2022. Le chiffre d'affaires a, lui, progressé de 7,2% pour atteindre 6,5 milliards d'euros.
L'Etablissement public industriel et commercial (Epic), qui regroupe le cœur historique de l'activité du groupe, c'est-à-dire les transports parisiens, dégage, lui, un petit bénéfice de 18 millions d'euros, grâce à une rallonge accordée en fin d'année par l'autorité organisatrice des transports Ile-de-France Mobilités et une aide exceptionnelle de l'Etat au titre des dommages financiers subis pendant la pandémie de Covid-19.
Des coûts de production en hausse
"Si nos résultats restent, comme en 2022, fortement pénalisés par le niveau élevé de l'inflation, en particulier sur le prix de l'électricité, les tendances de fond sont encourageantes", a voulu relativiser le PDG du groupe, Jean Castex, insistant sur les comptes à l'équilibre de l'Epic et le redressement de l'offre de transport. La RATP a souligné "l'impact massif de l'inflation sur les coûts de production (+396 millions d'euros)".
En Ile-de-France, le trafic voyageurs a poursuivi sa remontée en 2023 après le choc de la pandémie (+4,3%). Le retour à l'offre pré-Covid dans le métro, le redressement de l'offre de bus, ainsi que le rebond du tourisme grâce, notamment, à la Coupe du monde de rugby y ont contribué. Malgré tout, la fréquentation dans les transports parisiens reste en retrait de 14% par rapport à 2019. Les grèves contre la réforme des retraites et les émeutes début juillet ont freiné le retour des voyageurs.
Pour 2024, la RATP n'a pas communiqué d'objectifs financiers. Mais elle a évidemment les yeux tournés vers les Jeux olympiques, organisés à Paris du 26 juillet au 11 août. "Le groupe RATP devra relever des défis majeurs en 2024", assure l'entreprise, ce "qui impliquera une mobilisation exceptionnelle de l'entreprise pour assurer l'accueil et le transport des spectateurs vers les sites olympiques".
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