Salaire "décent" chez Michelin : "L'objectif est d'avoir des personnes totalement engagées dans ce qu'elles font", explique le PDG Florent Menegaux

Le groupe Michelin a annoncé jeudi la mise en place d'un salaire "décent" et d'un "socle de protection sociale universel" pour ses 132 000 salariés dans le monde.
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Florent Menegaux, PDG du groupe Michelin, lors de la présentation de la nouvelle sélection de restaurants du Guide Michelin, le 6 mars 2023. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

"L'objectif est d'avoir des personnes qui soient totalement engagées dans ce qu'elles font et donc qu'elles aient un niveau de salaire qui leur permet d'avoir le confort mental de pouvoir se projeter dans le projet de l'entreprise", explique jeudi 18 avril sur franceinfo Florent Menegaux, PDG du groupe Michelin.

Le groupe Michelin a annoncé la mise en place d'un salaire "décent" et d'un "socle de protection sociale universel" pour ses 132 000 salariés dans le monde. Ce salaire doit permettre "à chaque salarié de subvenir aux besoins essentiels" d'une famille de quatre personnes - alimentation, transport, éducation, frais de santé - mais également de constituer une épargne de précaution et d'acquérir des biens de consommation. 

Au-delà du salaire, l'entreprise souhaite mettre en place de meilleures conditions de travail pour ses salariés. "Il faut que les conditions de vie au travail permettent aux êtres humains d'avoir un niveau minimum de confort, de bien-être, etc. Là dessus, nous avons beaucoup de travail à faire dans nos usines", dit-il. Il souligne qu'en plus du salaire décent, le groupe a mis en place "un système de protection universelle en cas d'accident de la vie, de manière à ce qu'une famille ne se retrouve pas tout à coup avec une perte de salaire sans pouvoir rien faire".

Florent Menegaux indique par ailleurs que Michelin a "des discussions" avec tous ses partenaires, "qu'ils soient clients ou fournisseurs, pour les inciter à avoir ce type de démarche et se poser ce type de question, réfléchir à quelles sont les conditions d'établissement de la performance économique d'une entreprise".

"Nous avons eu quelques réticences" 

Interrogé au sujet des doutes émis par Michel-Édouard Leclerc, qui juge qu'il y a "beaucoup d'effets de présentation" dans l'annonce de Michelin, Florent Menegaux répond que "chez Michelin, nous avons une forte valeur sociale et nous nous y tenons. Et je ne fais pas de la publicité ou de la communication là -dessus."

"Même en interne, chez Michelin, nous avons eu quelques réticences de certains managers qui, légitimement, se disaient qu'ils n'allaient pas réussir à remplir leurs objectifs si on les obligeait à monter leur masse salariale", reconnaît Florent Menegaux. "Nous avons eu une discussion pour dire qu'en fait, si la masse salariale des équipes n'est pas à un niveau acceptable, des personnes sont mécaniquement moins engagées. Et nous avons fait la démonstration, en passant tout le monde à ce salaire décent, que la performance du groupe est améliorée", assure-t-il.

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