La rémunération des patrons du CAC 40 a augmenté de 6% en 2023, selon un rapport

La rémunération moyenne des dirigeants des groupes du CAC 40 est environ 95 fois supérieure à celle de leurs salariés, calcule Proxinvest. Un écart au plus haut depuis dix ans, si l'on excepte l'année 2021 après la crise sanitaire.
Article rédigé par franceinfo
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Le quartier de la Défense, près de Paris, où siègent plusieurs entreprises du CAC 40, le 25 mars 2023. (FRED DUGIT / MAXPPP)

Les salaires des grands patrons ne connaissent pas la crise. Ils ont en tout cas de nouveau augmenté en 2023, selon l'étude annuelle du cabinet Proxinvest, dévoilée mardi 12 novembre. Les rémunérations totales des présidents exécutifs des groupes du CAC 40, incluant primes, stock-options ou parts variables atteignent ainsi en moyenne 7,1 millions d'euros par an, soit une hausse de 6% par rapport à 2022.

De plus, l'écart se creuse avec leurs salariés. Le ratio d'équité Proxinvest, à savoir la différence de rémunération entre les dirigeants et leurs salariés, atteint son plus haut niveau depuis dix ans, si l'on excepte l'année 2021 après la crise sanitaire. Elle est en moyenne 95 fois supérieure même s'il y a évidemment des différences selon les entreprises. L'écart était de 1 à 90 en 2022 et "seulement" de 1 à 74 en 2014.

Bernard Charlès de Dassault Systèmes en tête du classement

Sur les 7,1 millions d'euros de rémunération moyenne des présidents exécutifs des groupes du CAC 40, moins de 20% de la somme correspond à un fixe et le reste correspond à des parts variables, des primes, des stocks-options ou à l'attribution d'actions gratuites. Proxinvest pointe au passage des pratiques ne satisfaisant pas à ses yeux les standards de gouvernance français et européens et cite notamment le cas d'attributions d'actions au patron du groupe de communication Publicis dont la majeure partie sans conditions de performance.

Selon le classement de Proxinvest, le patron le mieux rémunéré est Bernard Charlès de Dassault Systèmes avec près de 47 millions d'euros de rémunération totale en 2023 mais dont 44 proviennent en fait de la valeur estimée des actions qu'il s'est vu distribuer. La dirigeante de Solvay, Ilham Kadri, prend la deuxième place avec 23 millions d'euros dont 12 proviennent d'une prime exceptionnelle sans condition de performance regrette Proxinvest.

Carlos Tavarès de Stellantis complète le podium avec 17,8 millions d'euros. Une estimation paradoxalement très inférieure aux données communiquées par le groupe automobile. D'autres patrons perçoivent des rémunérations sensiblement inférieures. Il y en a 18 qui sont même en dessous de ce que Proxinvest fixe comme la rémunération maximale acceptable, soit 5,6 millions d'euros par an.

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