Monoprix se dit contraint de fermer ses magasins à 21h à cause de la CGT
"La CGT a exercé son droit d'opposition", rendant ainsi inapplicable un accord négocié sur le travail en soirée, explique la direction.
Après Sephora, Monoprix. Les 300 grands magasins de l'enseigne du groupe Casino vont devoir fermer à 21 heures en raison de l'opposition de la CGT à un nouvel accord négocié sur le travail en soirée, a annoncé mardi 1er octobre la direction de l'enseigne. L'annonce intervient en plein marathon judiciaire autour de la difficile question du travail de nuit. Une décision de justice rendue le 23 septembre condamne par exemple la chaîne de parfumerie Sephora à fermer à 21 heures son magasin des Champs-Elysées, au lieu de minuit en semaine et 1 heure le week-end.
Chez Monoprix, l'accord négocié après l'invalidation en avril de celui datant de 2006 par la cour d'appel de Versailles, prévoyait notamment de 25% à 35% de majoration de salaire pour le travail de soirée. Mais "la CGT a exercé son droit d'opposition, rendant ainsi l'accord inapplicable", selon un communiqué de Monoprix.
Une décision qui va "à l'encontre de l'intérêt des personnels"
Sur les quelque 300 magasins Monoprix existant en France, 94 pratiquaient jusqu'à présent des ouvertures au-delà de 21 heures. Ils vont ainsi devoir restreindre leurs horaires du soir. "La direction de Monoprix regrette cette décision qui va à l'encontre de l'intérêt des collaborateurs. Elle va examiner, magasin par magasin, les réponses à apporter et étudier la situation des collaborateurs concernés", selon le communiqué de la direction.
Seuls les magasins Monoprix sont concernés, et non les enseignes Monop', Monop' Daily, Monop' Beauty, Monop' Station (en gares) et Naturalia (magasins bio), a précisé un porte-parole de Monoprix. Interrogé sur les conséquences en termes d'éventuelles suppressions de postes, il a indiqué que le groupe allait "regarder dans les semaines qui viennent comment faire, magasin par magasin".
Selon la direction de Monoprix, le nouvel accord prévoyait "de nombreuses avancées sociales et salariales, notamment des majorations de 25 à 35% des salaires, des repos compensateurs supplémentaires, ainsi que des mesures sur la sécurité ou la mobilité des salariés concernés, qui sont tous volontaires". Elle précise que cet accord avait été "signé par trois syndicats, approuvé par le Comité central d'entreprise ainsi que par 81% des CHSCT (comités d'hygiène et de sécurité) des magasins fermant après 21 heures".
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