Urgences : dans un tweet, un médecin appelle les patients à la raison
Dans un tweet publié il y a quelques jours, le chef des urgences de Dunkerque dénonce l'afflux dans son service de patients pour des pathologies bénignes.
Son tweet a été partagé plus de 300 fois et a suscité beaucoup de commentaires. Dimanche 28 juillet, au terme d'une garde de 24 heures, Christophe Couturier, chef des urgences à l'hôpital de Dunkerque exprime son ras-le-bol sur le réseau social :
Parmi les recours cette nuit aux #urgences après une journée à 193 entrées. 5h du matin: mal à l’oreille depuis 24H, douleur musculaire cervicale depuis un massage en vacances il y a 4j, mal à la gorge depuis Dour festival il y a 15j etc...continuez à tuer vos urgences les gens.
— Christophe Couturier (@Couturier_Doc) July 28, 2019
Dans le collimateur de ce médecin qui travaille en milieu hospitalier depuis 25 ans, l'irresponsabilité de certains patients. Durant sa garde, 193 personnes ont été reçues dans son service. Parmi elles, beaucoup de petits bobos qui ne relevaient pas, selon lui, des urgences. Mal à l'oreille ou à la gorge, douleur musculaire après un massage... le praticien conclut : "continuez à tuer vos urgences les gens."
On ne peut pas consommer du soin comme on va chez McDonald's"
Christophe Couturier, chef des urgences de Dunkerque
Depuis une dizaine d'années, le docteur Couturier a constaté une dégradation continue dans la qualité des soins. La communication et l'accompagnement qui, d'après lui, font partie intégrante du traitement ont presque totalement disparu, faute de temps et de personnel. Dans ce contexte, l'afflux aux urgences de patients qui n'en ont pas réellement besoin, le met en colère : " Il faut qu'on cesse cette volonté d'immédiateté. Ça n'est plus possible !"
213 services d'urgence en grève
Cette réaction intervient dans un climat plus que tendu dans la grande majorité des hôpitaux français. Au 30 juillet, selon le collectif Inter Urgences à l'origine du mouvement de grève entamé au mois de mars, 213 services étaient mobilisés. Malgré le déblocage de 70 millions d'euros annoncé au mois de juin par la ministre de la santé Agnès Buzyn, les personnels hospitaliers n'ont vu aucun changement dans leur quotidien. Une assemblée générale nationale des salariés grévistes est prévue le 10 septembre prochain.
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