Grève des généralistes : "Une baisse d'activité de 10%" par rapport à une situation normale de fin d'année, selon la CNAM
"On a simplement une baisse de 10% par rapport à une activité normale de fin d'année", a indiqué lundi 2 janvier sur franceinfo Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM). Une estimation qui ne correspond pas aux chiffres avancés par le collectif "Médecins pour demain", qui indiquait que la grève avait été suivie à 70%.
Le collectif a appelé à poursuivre cette semaine la mobilisation des médecins généralistes. Ils réclament de meilleures conditions de travail et une hausse de la consultation à 50 euros. Une mobilisation "incompréhensible dans la période d'épidémie que nous connaissons", dénonce Thomas Fâtome.
franceinfo : Le collectif "Médecins pour demain" estime que l'activité a baissé de 70%. Ce sont les chiffres que vous avez aussi ?
Thomas Fatôme : Quand on regarde l'activité des médecins généralistes dans la dernière semaine de 2022, elle est en baisse de 10%. On n'est pas sur les mêmes chiffres qu'évoque le collectif. L'immense majorité des généralistes n'ont pas suivi ce mouvement de grève qui est assez incompréhensible dans la période d'épidémie que nous connaissons. On a simplement une baisse de 10% par rapport à une activité normale de fin d'année.
Est-ce que vous comprenez ce mouvement de contestation ?
Je comprends le fait que les médecins généralistes sont confrontés à des situations où ils ont plus de patients et moins de collègues. Il y a une pression qui s'exerce sur eux. On y est très attentifs, c'est une des raisons pour lesquelles on a engagé ces négociations au mois de novembre avec les médecins généralistes, pour les aider, les accompagner. On va revaloriser les médecins généralistes. Cette négociation va se poursuivre et va recommencer la semaine prochaine. Les principaux syndicats avec qui nous négocions n'ont pas appelé à la grève, il faut le souligner. Ils ne portent pas cette revendication d'augmentation de 50 euros qui ne correspond pas à leur aspiration.
À quel niveau se fera cette revalorisation, les médecins généralistes demandent 50 euros ?
50 euros, c'est tout de même relativement extravagant. Cela voudrait dire qu'on doublerait le montant de la consultation. Est-ce que les Français sont prêts à débourser 50 euros ? Ça voudrait dire une augmentation de chaque médecin généraliste de l'ordre de 100 000 euros. On va revaloriser les actes, c'est l'objet de la discussion. On veut aussi les accompagner pour qu'ils puissent prendre en charge davantage de patients. On va les aider à recruter des assistants médicaux pour leur faire gagner du temps et donc diminuer leurs charges administratives pour qu'ils puissent davantage soigner, mais le montant de 50 euros reste pour nous, complètement extravagant. Pour avancer dans les négociations avec les syndicats médicaux, on a missionné un binôme avec un médecin généraliste qui exerce dans le Nord et un ancien directeur de Caisse primaire d'assurance maladie Pierre Albertini qui ont commencé à travailler en décembre et qui vont nous rendre leurs propositions au début du mois de février.
Les biologistes en grève ont arrêté la remontée des résultats et menacent même de stopper les tests Covid. Ils refusent la ponction de 250 millions d'euros par an sur le secteur inscrite dans le budget de la Sécurité sociale pour 2023. Que pensez-vous de cette mobilisation ?
Je regrette et je trouve cet arrêt du remplissage des résultats de tests Covid assez scandaleux. Il ne faut pas mélanger la santé publique et des sujets de rentabilité. Or, c'est ce que font malheureusement les grands groupes de biologie. Nous avons fait plusieurs propositions du côté de l'assurance maladie, le blocage et l'intransigeance ne sont pas du côté qui est indiqué. La balle est à nouveau dans leur camp.
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