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Grève dans les transports : "Sortons de l'affrontement stérile" entre gouvernement et syndicats, lance le président de la Fnaut Ile-de-France

Marc Pélissier, président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) Ile-de-France, se dit convaincu qu'il y a "moyen de négocier un compromis" sur la réforme des retraites.

Article rédigé par franceinfo
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Grève des transports à Paris, le 9 décembre 2019. (PHILIPPE DE POULPIQUET / MAXPPP)

"On ne peut pas se permettre de faire encore durer ce mouvement des jours et des jours", estime Marc Pélissier, le président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) Ile-de-France sur franceinfo, mardi 10 décembre au sixième jour de grève dans les transports.

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"Sortons de l'affrontement stérile" entre gouvernement et syndicats, plaide Marc Pélissier, alors qu'Edouard Philippe doit dévoiler les détails de la réforme des retraites mercredi. "Les quelques trains qui circulent sont une bouée de sauvetage malgré tout, [mais] il faut bien reconnaitre qu'il y a de plus en plus d'énervement avec le temps qui passe", affirme le président de la Fnaut.

franceinfo : La situation est-elle intenable pour les Franciliens ?

Marc Pélissier : La situation est de plus en plus compliquée. On a bien vu que les Franciliens peuvent s'adapter un jour ou deux, comme la semaine dernière, mais désormais ils doivent aller à leur travail, à leurs rendez-vous médicaux. On se retrouve dans une situation sur les routes et dans les rares trains et métros qui est catastrophique, voire même dangereuse sur les quais des gares.

La SNCF demande d'éviter de prendre les Transilien. Est-ce audible, ce genre de recommandation ?

On comprend que la saturation menace un peu partout, mais beaucoup de gens n'ont pas le choix de prendre les rares trains, parce que les alternatives sont limitées. Si c'est un trajet court, on peut essayer de faire du vélo, si c'est le covoiturage on se retrouve dans des bouchons immenses, donc les quelques trains qui circulent sont une bouée de sauvetage malgré tout. On appelle chacun à garder le plus possible son calme et éviter les bousculades, mais il faut bien reconnaitre qu'il y a de plus en plus d'énervement avec le temps qui passe.

Vous croyez qu'il peut y avoir des discussions entre le gouvernement et les syndicats ?

J'espère qu'Edouard Philippe tiendra compte des inquiétudes qui se sont exprimées, notamment à la SNCF et RATP. Tout ne sera pas bouclé avec son discours, on est convaincu qu'il y a moyen de négocier un compromis. C'est ce qu'ont fait beaucoup de pays voisins, je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas possible en France. Alors sortons de cet affrontement stérile, de ce bras de fer, et négocions véritablement avec les syndicats CFDT-Unsa, qui sont ouverts à un compromis, parce qu'on ne peut pas se permettre de faire encore durer ce mouvement des jours et des jours.

Ce sont surtout les plus fragiles qui payent la facture de cette situation ?

Aujourd'hui, ce n'est pas le gouvernement ou même les cadres de La Défense qui sont en difficulté. Ce sont ceux qui doivent être à l'heure à leur travail, dans des horaires fixes. Et aujourd'hui, c'est deux à trois heures de déplacement aller. On a clairement des gens qui nous disent qu'ils sont menacés de perdre leur emploi.

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