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Un steward licencié par Ryanair témoigne : "Sur 200 heures par mois, on est payés seulement 90 heures"

Sarkis Simonjan, ex-steward chez Ryanair, est revenu, vendredi pour franceinfo, sur son licenciement par la compagnie aérienne ainsi que sur les conditions de travail.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
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Photo postée par Sarkis Simonjan sur son compte Facebook le 23 août 2018. (CAPTURE D'ÉCRAN FACEBOOK)

Près de 250 vols annulés, plus de 40 000 passagers touchés. Vendredi 28 septembre, la grève chez Ryanair se poursuit dans six pays européens, mais pas en France. Les salariés dénoncent les conditions de travail. Fer de lance de la mobilisation sociale au sein de l’entreprise, Sarkis Simonjan, steward de la compagnie qui a été licencié la semaine dernière, explique, sur franceinfo, les difficultés pour les salariés de la compagnie irlandaise à faire entendre leur voix.

franceinfo : Comment se passe la vie d'un steward chez Ryanair ?

Sarkis Simonjan : C'est totalement différent de ce qu'on pense dans la réalité. Depuis décembre 2017, où les syndicats ont été reconnus, tout a changé. Nous sommes sortis de l'ombre et nous nous sommes levés pour revendiquer nos droits. J'ai sacrifié ma place, mais aujourd'hui nous défendons nos droits pour pouvoir montrer au monde que Ryanair n'est pas la compagnie qu'elle prétend être, que ce soit au niveau des conditions de travail ou niveau des conditions salariales et sociales.

Vous avez été licencié après vous être exprimé dans la presse. Etiez-vous conscient de la possibilité de cette issue ?

Dès que j'ai suivi le mouvement des syndicats pour faire grève, j'étais conscient qu'ils allaient me licencier. J'ai risqué ma place, mais cela aura des conséquences sur la société, notamment en ce qui concerne les diffamations et par rapport au non-respect de l'être humain, de ma liberté d'expression en tant que militant. La moitié de mes collègues ont peur de faire grève parce qu'ils continuent à mettre la pression sur les membres de l'équipe et sur toute la base. Avant le 25 septembre, personne ne me connaissait. À la suite de ces grèves, j'ai donné ces interviews pour que le gouvernement fasse le nécessaire pour qu'enfin Ryanair suive la réglementation et la loi. Ryanair dit qu'il veut négocier, mais on ne négocie pas avec la loi. La loi doit être respectée.

Est-ce que Ryanair vous demande d'en faire plus que dans les autres compagnies ?

Ici, la grande différence, c'est que ce sont des contrats irlandais et que seules les heures de vols nous sont payées. C'est-à-dire entre le moment où l'avion décolle et où l'avion atterrit. Le reste n'est pas payé. Quand on a un avion à 7 heures, on doit être à l'aéroport à 5 heures pour la préparation. Une fois le premier vol effectué, on a 25 minutes pour sécuriser la cabine, la nettoyer et accueillir les nouveaux passagers. À la fin de la journée, on fait un débriefing et pour tout cela on n'est pas payé. On arrive à 200 heures par mois et on est payés seulement 90 heures.

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