Grève du 12 décembre : il est "irresponsable" d'annoncer que les trains ne rouleront pas pour Noël, juge Elisabeth Borne

Article rédigé par Juliette Campion, Robin Prudent - Jean-Loup Adénor
France Télévisions
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Elisabeth Borne quitte l'Elysée (Paris), le 13 novembre 2019. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"Je trouve que ce n'est pas ce qu'on peut attendre de syndicalistes qui disent défendre le service public", a déclaré la ministre chargée des Transports sur RTL.

Ce qu'il faut savoir

La mobilisation ne faiblit pas. Au lendemain des annonces du gouvernement sur la réforme des retraites, la grève est largement reconduite, jeudi 12 décembre, dans les transports. La CGT Cheminots, premier syndicat de la SNCF, a appelé à "renforcer la grève" et l'Unsa, premier syndicat à la RATP, a invité de son côté à "élargir" le mouvement et à l'installer "dans la durée". Même la CFDT, qui soutenait la réforme, a estimé que la "ligne rouge" avait été "franchie" avec la décision d'instaurer un âge pivot à 64 ans. Au pied du mur, Edouard Philippe a assuré qu'il allait appeler "dès cet après-midi" les partenaires sociaux pour "reprendre le dialogue". Franceinfo suit en direct les réactions et les perturbations dans les transports, la fonction publique et les écoles.

Un centre commercial bloqué à Nantes. Pendant 40 minutes, les clients ont été bloqués derrière les grilles, alors qu'une centaine de manifestants avaient investi les lieux, selon Ouest-France

Des blocages et de la fumée au Havre. La zone portuaire et industrielle de la ville est entièrement bloquée par des manifestants jeudi matin. La CGT avait annoncé une "journée morte" sur la zone, comme le rappelle France 3 Normandie.

Les ports de Marseille et de La Rochelle bloqués. Toutes les portes d'accès au Grand Port Maritime de Marseille étaient bloquées en fin de matinée, a affirmé la capitainerie du port à BFMTV. A La Rochelle, l'activité du Grand port de commerce est également bloquée par une cinquantaine de dockers. 

Les promesses de Jean-Michel Blanquer. Le ministre de l'Education nationale a promis "des augmentations de rémunération très significatives pour les professeurs", ce matin sur franceinfo, quelques centaines d'euros sur leur fiche de paie "au bout du processus".

  Le gouvernement a levé le voile sur son projet. Les Français nés avant 1975 "ne seront pas concernés" par la réforme des retraites, et la génération 2004, celle "qui aura 18 ans en 2022", sera "la première à intégrer le système universel" voulu par le gouvernement, a affirmé Edouard Philippe mercredi. Pour ceux nés entre le 1er janvier 1975 et le 31 décembre 2003, "la transition sera très progressive", a-t-il ajouté, assurant que "toute la partie de carrière effectuée jusqu'à 2025 donnera lieu à une retraite calculée sur les anciennes règles" et que "seules les années travaillées à partir de 2025 seront régies par le système universel".

Les syndicats majoritairement mécontents. "Le gouvernement s'est moqué du monde, a réagi mercredi le numéro 1 de la CGT Philippe Martinez. C'est surtout se moquer de ceux qui sont en lutte aujourd'hui et de l'opinion publique qui est largement défavorable à ce projet." L'exécutif a également mécontenté les syndicats réformistes, comme la CFDT ou la CFE-CGC. "La ligne rouge a été franchie" avec la décision d'instaurer un âge pivot à 64 ans, a estimé le patron de la CFDT Laurent Berger. Seul le Medef juge le projet équilibré et porteur de progrès social.

La grève massivement reconduite dans les transports. Jeudi, pour la huitième journée de grève consécutive, la direction de la SNCF prévoit 1 TGV sur 4, 4 TER sur 10 et 1 Transilien sur 4. Côté Intercités, 1 train sur 4 circulera. Du côté de la RATP, dix lignes resteront fermées (2, 3, 3bis, 5, 6, 7bis, 10, 11, 12 et 13). Côté RER, 1 RER B sur 3 circulera jeudi, et 1 train sur 2 pour le RER A. Enfin, pour les bus et les trams, seuls 50% du trafic sera assuré. Conséquence de ces perturbations, des bouchons se sont formés dès 6h30 jeudi matin en Ile-de-France. Il y avait à 8 heures 410 km de bouchons cumulés, contre 436 la veille. Et dans la soirée, le pic de bouchons a été 550 km en région parisienne.