Réforme des retraites : les partenaires sociaux quittent Matignon sans la moindre annonce d'Edouard Philippe
"Je remercie les partenaires sociaux pour nos discussions aujourd’hui, a écrit le Premier ministre. Nous nous retrouverons à nouveau demain pour une réunion multilatérale."
Ce qu'il faut savoir
Des heures de discussions mais aucune avancée notable dans le dossier des retraites. Au lendemain d'une importante journée de manifestations dans toute la France, le Premier ministre a reçu les syndicats et le patronat, mercredi 18 décembre, à Matignon. "Je remercie les partenaires sociaux pour nos discussions, a tweeté Edouard Philippe, en fin de soirée, à l'issue des échanges, sans faire d'annonce. Nous nous retrouverons à nouveau demain pour une réunion multilatérale."
>> Ce direct est désormais terminé.
Des syndicats sceptiques. A l'issue de sa rencontre avec Edouard Philippe, Laurent Berger (CFDT) a salué "une volonté d'ouverture" de l'exécutif mais a acté son "désaccord" avec Matignon sur la question de l'âge pivot. Avant lui, Philippe Martinez (CGT) a appelé le Premier ministre à ne "pas traîner" avant de faire des annonces. Dans la soirée, Yves Veyrier (FO) a déploré l'absence "d'évolutions majeures".
Emmanuel Macron "disposé à améliorer" le projet de réforme des retraites. Selon l'Elysée, le président envisage notamment "une amélioration possible autour de l'âge pivot", auquel s'oppose la CFDT. L'Elysée a également fait savoir qu'Emmanuel Macron "a demandé au gouvernement d'être disponible pendant les fêtes pour poursuivre les discussions avec les partenaires sociaux si besoin. L'objectif étant d'obtenir une pause du mouvement social pendant les fêtes".
Mobilisation à la SNCF. Dans la matinée, le taux de grévistes à la SNCF atteignait 13,6%. Parmi eux, 65,6% des conducteurs, 43,8% des contrôleurs et 22,7% des aiguilleurs étaient en grève.
Un nouveau "monsieur Retraites". Il y avait un petit nouveau autour de la table du Conseil des ministres : le député LREM du Nord Laurent Pietraszewski, qui a été nommé secrétaire d'Etat en charge des Retraites. Cette nomination est intervenue deux jours après la démission du haut-commissaire chargé du dossier, Jean-Paul Delevoye, rattrapé par une semaine de révélations sur ses activités parallèles et mandats non déclarés.
"Tu maîtrises ce sujet extrêmement complexe." Lors de la passation de pouvoir, mercredi matin, Jean-Paul Delevoye a remercié ses équipes, le gouvernement, les partenaires sociaux, ainsi que les citoyens qui ont participé à la concertation. En revanche, pas un mot sur ses fameux mandats parallèles qui ont provoqué sa démission. Sur son successeur, il a expliqué que Laurent Pietraszewski faisait partie des "ambassadeurs" de la réforme au sein des députés.