Grève contre la réforme des retraites : la police a procédé à 11 interpellations en marge du défilé parisien, qui s'est déroulé sans incident notable
Cette nouvelle journée de manifestations constitue un test pour la suite du mouvement, qui tente de s'élargir au-delà des transports, où la grève s'essouffle.
Ce qu'il faut savoir
Les syndicats opposés au projet de réforme des retraites ont tenté de maintenir la pression jeudi 16 janvier, sixième journée d'action interprofessionnelle. Après 43 jours de contestation, la CGT a revendiqué 250 000 manifestants à Paris, contre 370 000 jeudi dernier. Selon le ministère de l'Intérieur, il n'y avait que 23 000 manifestants dans les rues de Paris et 187 000 dans toute la France. Le cabinet indépendant Occurrence a quant à lui recensé 28 000 personnes dans la capitale.
La police a par ailleurs procédé à 11 interpellations en marge du défilé parisien, qui s'est déroulé sans incident notable.
Le taux de grévistes à la SNCF remonte. Le taux de grévistes est remonté à 10,1% à la SNCF contre 4,7% mercredi, avec 30,5% des conducteurs en grève (22,4% mercredi).
De nouvelles journées de mobilisation prévues du 22 au 24 janvier. Mercredi, l'intersyndicale a appelé "à des actions de grève, de convergences interprofessionnelles sur tout le territoire les 22 et 23 janvier", notamment sous la forme de "retraites aux flambeaux ou autres initiatives le 23 au soir", avant de "faire du vendredi 24 janvier, date du Conseil des ministres qui devrait examiner le projet de loi, une journée massive de grève et de manifestation interprofessionnelle".
Une grève "sans issue", estime Matignon. Le gouvernement, qui a modifié mardi son avant-projet de loi pour y intégrer le principe d'une "conférence de financement" chargée d'ici fin avril de trouver les moyens de garantir l'équilibre financier du système en 2027, s'est réuni en séminaire dans la foulée du Conseil des ministres. A son issue, Edouard Philippe a jugé que la grève à la SNCF et à la RATP était "sans issue" et n'avait "que trop duré".
La situation dans les transports. La SNCF prévoit de faire circuler jeudi 90% de ses TGV et 80% de ses TER. Le taux de grévistes est retombé mercredi à 4,7%, soit proche du plus bas atteint lundi (4,3%), avec environ un conducteur sur cinq concerné. A Paris, les métros rouleront également mieux, avec un trafic normal sur trois lignes, dont deux automatiques, et l'ensemble des lignes ouvertes mais perturbées.
Un mouvement soutenu et diversifié. Mais si la mobilisation baisse, le mouvement reste majoritairement soutenu par l'opinion publique. Selon un sondage Elabe publié mercredi pour BFMTV, 47% (-6 par rapport au 5 janvier) des Français approuvent la mobilisation, et 40% (+2) la désapprouvent. Outre les transports, la grève continue dans les sept grands ports maritimes français à l'appel de la CGT. De leur côté, les avocats, qui multiplient les actions symboliques, ont obtenu du gouvernement le maintien d'"une caisse propre à leur profession", mais cet aménagement ne satisfait pas le Conseil national des barreaux.