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Quand les CRS de Saint-Brieuc se font porter pâles le jour de la visite de Hollande

Ce mouvement d'absentéisme serait dû à "la fatigue et au ras-le-bol" de ces policiers.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des CRS en position à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 5 avril 2015. (CITIZENSIDE / GILLES BADER / AFP)

Le jour du déplacement du président François Hollande à Brest (Finistère), le 30 avril, 44 fonctionnaires de la CRS 13 de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) sur 74 se sont fait porter malades. Ce "mouvement d'absentéisme n'a rien à voir avec M. Hollande", a commenté auprès de l'AFP le délégué général CRS au syndicat Alliance Police nationale, Eric Mildenberger.

"C'était simplement une mission de plus alors que les fonctionnaires marnent depuis des semaines et des semaines", notamment depuis les attentats de janvier et le renforcement du plan Vigipirate, a-t-il précisé. "Ce qu'il s'est passé à Saint-Brieuc s'est déjà passé dans 10 compagnies de CRS en France", a-t-il commenté, ajoutant : "Ça montre bien la fatigue et le ras-le-bol" des fonctionnaires.

Colère du directeur de la police nationale

Le responsable syndical pointe également la question de l'indemnité journalière d'absence temporaire (Ijat) lorsque les CRS sont en déplacement pour des opérations de maintien de l'ordre. Cette indemnité de 30 euros n'a pas été revalorisée depuis treize ans, assure-t-il. "On demande que la disponibilité opérationnelle des CRS, 24 heures sur 24, non compensée, et l'Ijat soient rémunérées à hauteur de 47 euros, ce qui correspondrait à un montant total de 17 millions d'euros", a-t-il développé.

Le directeur général de la police nationale, Jean-Marc Falcone, n'a pas apprécié, et l'a fait savoir. Il a rappelé aux CRS "l'impératif de sécurité" et a demandé aux sept directeurs zonaux des CRS, présents à Saint-Brieuc avec le directeur central des Compagnies républicaines de sécurité, Philippe Klayman, de "relayer son message", a-t-on précisé à la Direction générale de la police nationale.

Il "a dit avoir conscience de la charge pesant actuellement sur les forces de l'ordre" en raison de Vigipirate et du contexte de menace terroriste, et ajouté "avoir ouvert des négociations" sur les revendications des CRS. Jean-Marc Falcone, selon la direction, "comprend d'autant moins ce mouvement d'humeur". "Ça ne se fait pas", a-t-il ajouté.

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