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Val-de-Marne : des salariés de Chronopost en grève dorment depuis 15 jours dans leurs camions

Ils sont 28 chauffeurs à dormir dans leur camion sur le marché de Rungis (Val-de-Marne), depuis le 5 mars, pour dénoncer leurs conditions de travail, rapporte France Bleu Paris.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un salarié de Délifresh dort dans son camion à Rungis (Val-de-Marne). (RADIO FRANCE / VALENTIN DUNATE)

Depuis le rachat de Délifresh par Chronopost, le 3 décembre dernier, rien ne va plus dans l'entreprise de livraison de produits frais et surgelés. Ils sont 28 salariés à avoir quitté la société. Une nouvelle étape a été franchie le 5 mars avec 28 chauffeurs sur 107 qui se sont mis en grève, rapporte France Bleu Paris, lundi 19 mars. Pour ne pas quitter le piquet de grève et risquer de perdre leurs camions, ils dorment à l'intérieur des véhicules sur le marché de Rungis (Val-de-Marne).

"Pour se reposer et ne pas lâcher le site 24h/24, on est dehors, on vit ici, ils nous traitent comme des chiens", explique Hakim Sébaoui, délégué du personnelLes employés dénoncent leurs conditions de travail. Ils craignent également d'être licenciés et remplacés par des sous-traitants, qui pour certains ne respecteraient pas la chaîne du froid. Depuis le rachat, 40 sous-traitants, de 10 sociétés différentes, sont arrivés. "On voit des nouvelles têtes tous les jours", résume Hakim Sébaoui.

Des avancées avaient pourtant été obtenues en septembre dernier avec l'ancienne direction. Elles sont gelées depuis l'arrivée de Chronopost à la direction. Les salariés en grève craignent le licenciement des 107 chauffeurs restant. Pour Khoran Tiryaki, délégué du personnel : "Quand Chronopost a racheté l'entreprise, tout était ficelé, le projet était prêt : c'était dégraisser les salariés pour ramener de la sous-traitance. Ils sont connus pour ça. Aujourd’hui, on est au bord du risque psychosocial parce les salariés sont à bout de nerf, mais on ne bougera pas du piquet."

Sur place, pour témoigner de ce qu'ils voient, plusieurs salariés ont donc décidé de filmer. Khalid et Jessy témoignent : "Depuis qu'on est là, 24h/24, on constate que certains sous-traitants ne respectent pas la chaîne du froid. Ils reçoivent de la marchandise dans des voitures non frigorifiques. Parce que nous, on a bloqué les quais, mais on a laissé des quais libres, mais eux préfèrent ne pas attendre, casser la chaîne du froid et donc ne pas respecter la réglementation." La direction de l'entreprise, quant à elle, se refuse à tout commentaire et explique aux grévistes qu'"aucune discussion n'est ouverte".

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