Encadrement des loyers : "Un petit pansement sur un problème bien plus grave qui n'est pas traité", déplore le site immobilier Particulier à Particulier

Déjà mis en place dans d'autres grandes villes de France, l'encadrement des loyers "a eu une efficacité relativement limitée", estime Corinne Jolly sur franceinfo.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une pancarte indiquant un appartement à louer à Paris, le 5 avril 2013. (MAXPPP)

L'encadrement des loyers est "un petit pansement sur un problème bien plus grave qui n'est pas traité", déplore sur franceinfo Corinne Jolly, présidente du site immobilier Particulier à Particulier alors que la mesure entre en vigueur à partir de lundi 25 novembre dans la communauté d'agglomération du Pays basque. 24 communes de la zone littorale et de l'arrière-pays sont concernées, dont Anglet, Bayonne, Biarritz, Hendaye et Saint-Jean-de-Luz.

Déjà mis en place dans d'autres grandes villes de France, l'encadrement des loyers "a eu une efficacité relativement limitée", estime Corinne Jolly. "Il y a des autorisations de dépassement qui sont largement utilisées" par les propriétaires, déplore-t-elle. Dans une ville comme Paris, "60% des annonces sont en dessous des plafonds et 40% des annonces sont donc au-dessus", précise-t-elle.
 
À Biarritz, les prix à la location ont augmenté de près de 4 euros le m² entre 2020 et 2022, selon le ministère du Logement. Selon Corinne Jolly, cette hausse des prix vient "très clairement du tourisme". "Le paradoxe, c'est que ceux qui vont être pénalisés par ce dispositif, ce sont ceux qui font encore de l'habitation, puisque l'encadrement des loyers concerne exclusivement l'habitation et pas du tout ceux qui font du tourisme", explique la représentante de PAP.

"Un énorme besoin en logement qui n'est absolument pas couvert par la construction"

Selon la présidente du site PAP, le gouvernement ne s'attaque pas aux vraies causes. Il y a "un manque d'offre" de logements et "une demande trop élevée", notamment "à cause des évolutions démographiques", explique-t-elle. "L'allongement de l'espérance de vie et les divorces entraînent un énorme besoin en logement qui n'est absolument pas couvert par la construction", ajoute Corinne Jolly.
 
Elle pointe également "une énorme difficulté d'accès" à la propriété au Pays basque, "les prix à l'achat aujourd'hui sont complètement déconnectés des salaires des locaux", dit-elle. Selon la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), le prix du mètre carré a augmenté de 35% entre 2019 et 2023 sur la côte basque. L'encadrement des loyers est déjà expérimenté dans les communes de Paris, Lille, Lyon, Villeurbanne, Montpellier et Bordeaux, et dans les intercommunalités de Seine-Saint-Denis Plaine Commune et Est Ensemble, jusqu'en 2026. Date à laquelle, le gouvernement décidera alors de son éventuelle pérennisation. 

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.