Extension du prêt à taux zéro : "L'idée est de relancer la machine et donner un vrai signal aux primo-accédants", assure la ministre du Logement
L'accès à la propriété sera facilité par "l'extension du prêt à taux zéro sur tout le territoire" avait annoncé le 1er octobre Michel Barnier lors de son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale après sa nomination comme Premier ministre. "L'idée c'est vraiment de relancer la machine, de donner un vrai signal aux primo-accédants", a exposé mercredi 23 octobre sur franceinfo la ministre du Logement, Valérie Létard, à propos de la généralisation du prêt à taux zéro dans l'immobilier.
Le projet de budget 2025 prévoit d'étendre aux logements neufs et anciens sur tout le territoire le prêt à taux zéro (PTZ). "On permettra aux primo-accédants d'accéder à la propriété sur du neuf comme sur du collectif, sur tout le territoire, zones tendues, zones détendues", a expliqué la ministre, alors qu'actuellement le PTZ est réservé aux zones dites "tendues" et aux appartements. "Un PTZ qui vient accompagner des taux d'intérêts qui diminuent, tout cela mis bout à bout, il y a une fenêtre de tir qui s'ouvre pour les primo-accédants et je les encourage à la saisir", a avancé la ministre.
Fin du dispositif Pinel
L'objectif est également de "libérer du locatif pour des ménages modestes et moyens", a ajouté la ministre. Valérie Létard a confirmé que le dispositif Pinel, une niche fiscale d'aide à l'investissement locatif, sera "terminé au 31 décembre 2024". "Nous supprimons le Pinel" et, pour le remplacer, la ministre a cité le prêt à taux zéro et une proposition du député (Horizons) de l'Indre, François Jolivet, qui "permet de réaliser (...) une donation à ses enfants exonérée d'impôts jusqu'à 150 000 euros par parent pour l'achat d'un logement neuf" et propose "d'exonérer de droits de succession des acheteurs d'un logement neuf". Cet amendement Jolivet est un levier "encourageant", "qui va avoir un effet fort sur la construction", selon la ministre.
En ne prolongeant pas le dispositif Pinel dont le coût est d'environ "2,5 milliards d'euros par an", a chiffré l'ancienne sénatrice du Nord, "cela montre bien que tout en économisant beaucoup, on peut avoir des dynamiques". "Ce sont plusieurs solutions moins impactantes sur le budget, plus efficaces peut être que le Pinel", a-t-elle souligné. "Aujourd'hui, loin d'être sans réponse, on essaye de construire des relais, des 'booster' de la relance de la production de logement, de l'accession et du parcours résidentiel", a fait valoir Valérie Létard.
Pas besoin d'un grand projet de loi
"Chacun sait bien qu'on est dans un contexte budgétaire difficile et que le logement n'échappera pas à la nécessaire rigueur budgétaire", a reconnu la sixième ministre du Logement en sept ans. "Quand je dis rigueur, c'est un nécessaire effort de contribution à réduire la dette publique tout en étant ambitieux et tout en proposant malgré tout des solutions", a-t-elle souligné. "Je considère qu'on est dans un moment où c'est le pragmatisme et l'efficacité qui priment", a-t-elle développé, ajoutant que, pour sortir de la crise du logement "cela ne passe pas forcément par un grand projet de loi".
La ministre entend d'abord "essayer de maintenir une stabilité dans les normes et dans les règles". "Avec les parlementaires on va réfléchir à la meilleure façon d'être efficace, d'avancer et de débloquer tout ce qui aujourd'hui a grippé les maillons de la chaîne de production du logement et l'accession au logement", a-t-elle avancé.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.