Couac des APL : "Le gouvernement rectifie le tir et tant mieux", se félicite le directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité
Le directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité salue dimanche sur franceinfo la décision de verser l'aide exceptionnelle de 150 euros y compris aux bénéficiaires des APL sans enfants.
"Le gouvernement réctifie le tir aujourd'hui et tant mieux", a déclaré dimanche 18 octobre sur franceinfo Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité (FNARS) après la décision de verser l'aide exceptionnelle de 150 euros y compris aux bénéficiaires des APL sans enfants. Après l'annonce d'Emmanuel Macron mercredi soir, le Premier ministre était revenu sur cette aide pour les bénéficiaires des APL. Finalement, ce dimanche, Jean Castex a précisé les choses : "S'agissant des jeunes, je vous annonce aujourd'hui que nous leur étendons cette aide: 150 euros seront également versés aux 400.000 jeunes qui touchent les APL et aux étudiants boursiers."
franceinfo : Pour vous, cette annonce est un rétro-pédalage du gouvernement ?
Florent Gueguen : Les associations étaient un peu stupéfaites parce que le président de la République avait annoncé une aide pour les jeunes et puis le lendemain le Premier ministre avait finalement indiqué que les 18-25 ans n'étaient plus dans la cible ce qui a provoqué de la stupéfaction de la part du secteur associatif. Le gouvernement rectifie le tir aujourd'hui et tant mieux. C'est de toute façon une mesure nécessaire parce que les jeunes sont les premiers impactés par l'augmentation de la pauvreté, la baisse des revenus et l'effondrement de l'emploi pour les jeunes. Ils sont nombreux à avoir perdu leur boulot en CDD ou en intérim. Souvent, ils ne sont pas protégés par les mesures de chômage partiels, ni l'allocation chômage donc c'était nécessaire de corriger le tir.
Le montant de cette aide exceptionnelle est-il suffisant ?
C'est une aide qui est bienvenue pour ces jeunes en galère. Le problème c'est qu'elle est ponctuelle, elle ne sera versée qu'une fois. Or, nous demandions l'ouverture du RSA aux jeunes pour que les jeunes sans ressources puissent bénéficier d'un minimum vital notamment pour ceux qui sont dans la tranche 18-25 ans et qui n'accèdent pas au RSA. Le problème reste devant nous : la pauvreté va continuer à augmenter dans le pays. La crise va durer au moins jusqu'à l'été 2021. Donc, nous demandons que cette aide soit prolongée pendant toute la durée de la crise, tous les mois, sachant que l'objectif à terme est d'ouvrir le RSA aux jeunes qui - quand ils ne sont pas aidés par leurs parents ou sans emploi - ne touchent aucun revenu d'existence.
Cette mesure d'aide sera détaillée la semaine prochaine en même temps que les annonces du Plan Pauvreté, qu'attendez-vous de ce plan ?
Nous attendons beaucoup de mesures. D'abord le volet aide monétaire dont on vient de parler mais aussi l'accompagnement des allocataires du RSA. Les départements viennent d'annoncer qu'il y avait une augmentation colossale du nombre d'allocataires du RSA : près de 9% en 1 an (augmentation qui va d'ailleurs continuer jusqu'à la fin de l'année). Ces allocataires, ce sont des personnes qui ont perdu leur boulot, qui avaient des revenus d'activité, qui basculent dans la pauvreté et qui tombent sur des minimas sociaux (Je rappelle que le RSA n'est que de 560 euros par mois pour une personne seule). Il faut donc accompagner ces personnes pour qu'elles ne s'enfoncent pas durablement dans la pauvreté et dans le non-emploi. On demande aussi le développement de ce qu'on appelle les emplois solidaires : des emplois accessibles à des jeunes décrocheurs peu qualifiés par exemple ou encore des chômeurs de longue durée.
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