Cet article date de plus de cinq ans.

"J'espĂšre juste ne pas me retrouver dans une situation d'hĂ©bergement provisoire" : avec la fin de la trĂȘve hivernale, les expulsions vont reprendre

La trĂȘve hivernale fin octobre avait sauvĂ© AurĂ©lia de l'expulsion. Un rĂ©pit qui s'achĂšve dimanche soir pour cette mĂšre de famille.

Article rédigé par Adrien Bossard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
AurĂ©lia, menacĂ©e d'expuslion de son logement parisien avec la fin de la trĂȘve hivernale, range les jouets de sa fille dans des cartons. (RADIO FRANCE / ADRIEN BOSSARD)

Dans l’appartement, les cartons s’entassent. AurĂ©lia sait qu'elle risque de devoir quitter son logement avec la fin de la trĂȘve hivernale, dimanche 31 mars au soir. DĂ©jĂ  menacĂ©e d’expulsion juste avant le dĂ©but de la trĂȘve, cette habitante du 20e arrondissement de Paris attend des nouvelles de son bailleur avec une certaine fatalitĂ©. En attendant, il lui faut encore trouver la force de ranger les affaires de sa fille de 8 ans, comme "le lit de [sa] princesse avec tout ce que cela peut comporter pour une fille, du rose, des plumes,...".

Tout est parti de la faillite de l’auto-entreprise de son ex-compagnon, qui vit toujours dans l'appartement, faute de mieux. Depuis des mois, ils ne paient plus entiĂšrement le loyer de ce 76 m2 Ă  1 700 euros par mois. Ce n’est mĂȘme pas le salaire d’AurĂ©lia, qui est auxiliaire de vie scolaire. "La problĂ©matique, c'est que l'on se retrouve donc expulsable", explique-t-elle. Il y a six mois, son bailleur privĂ© envoie un premier courrier, juste avant le dĂ©but de la trĂȘve hivernale. À l'Ă©poque, "ça Ă©tĂ© l'angoisse terrible, se souvient AurĂ©lia. Je ne me voyais pas dormir Ă  droite Ă  gauche pendant tout l'hiver". Heureusement pour elle, "la prĂ©fecture de police avait dĂ©jĂ  pris la dĂ©cision de ne pas [les] expulser et de [les] laisser tranquille pendant la trĂȘve hivernale".

"On trouvera !"

Aujourd'hui, AurĂ©lia se dit "plus prĂ©parĂ©e" et "plus sereine" en attendant la sentence, en essayant d’ĂȘtre la plus forte possible pour sa fille. "Je m'interdis de rentrer en dĂ©pression, de pleurer. Ça, c'est hors de question. On trouvera ! J'espĂšre juste ne pas me retrouver dans une situation d'hĂ©bergement provisoire dans un hĂŽtel miteux chez des marchands de sommeil", dit-elle.

Dans sa recherche de logement, AurĂ©lia peut compter sur les services de la fondation AbbĂ© Pierre. L'an dernier, selon la FĂ©dĂ©ration des acteurs de la solidaritĂ©, 15 500 mĂ©nages ont Ă©tĂ© expulsĂ©s de leur logement par les forces de l’ordre aprĂšs la trĂȘve hivernale.

Reportage d'Adrien Bossard

Commentaires

Connectez-vous Ă  votre compte franceinfo pour participer Ă  la conversation.