Logements d'urgence : la Fédération des acteurs de la solidarité dénonce "des critères de tri illégaux" imposés par des préfets au 115
Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) et Philippe Da Costa, le président de la Croix-Rouge française, ont adressé un courrier à la ministre du Logement, Valérie Létard, pour dénoncer les "critères de tri illégaux" imposés par un certain nombre de préfets pour avoir accès à l’hébergement d’urgence.
Pascal Brice déplore sur franceinfo, mercredi 23 octobre, que des préfets "imposent de plus en plus" des "critères contraires au droit". Il fait notamment référence au préfet de Chartres "qui a décidé de sortir une association de la gestion du 115 parce qu'elle avait refusé d'appliquer des critères de tri illégaux", sans préciser le nom de l'association.
Non-respect du principe d'inconditionnalité
Parmi les publics exclus, il y a des salariés, des travailleurs pauvres, "25% des gens à la rue à Nancy", par exemple, "des femmes victimes de violence qui quittent leur domicile, parfois avec leurs enfants", "des jeunes qui sortent de l'aide à l'enfance", "des gens qui sortent de prison", "des étrangers" sans régularisation possible, cite Pascal Brice. "On nous demande de hiérarchiser la misère", dénonce l'humanitaire. Quand vous appelez le 115, on vous demande : "Votre enfant a trois ans. Il est malade ou pas malade ?". Et ça déterminera l'attribution d'un hébergement d'urgence. "Ce n'est la vocation des associations, travailleurs sociaux et des bénévoles. Ça les met dans une situation de plus en plus impossible", s'indigne Pascal Brice.
"Notre fédération accompagne les associations auprès des tribunaux pour remettre en cause cela", explique Pascal Brice. "Il y a un principe d'inconditionnalité, quand quelqu'un est à la rue, il doit être pris en charge". Il demande à la ministre du Logement "de rétablir les conditions de la confiance entre l'État et toutes ces associations et la Croix-Rouge, des conditions de respect et des conditions budgétaires qui permettent que nous n'ayons plus ces gens à la rue". Pascal Brice souhaite "une action dans la durée", qui "relève aussi de l'action du Premier ministre dont je sais qu'il est soucieux de tout cela". "Il faut que nous ayons des choix de la part du gouvernement, budgétaires et politiques, qui donnent la possibilité à cette France du soin, tranquillement, mais sûrement, de continuer à faire son travail", explique-t-il.
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