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Plus de la moitié des Français ont souffert de la chaleur dans leur logement pendant au moins 24 heures en 2022

La Fondation Abbé-Pierre appelle à renforcer le cadre législatif et réglementaire pour lutter contre ces "bouilloires énergétiques" qui ont des conséquences "sanitaires, sociales, économiques et environnementales".
Article rédigé par franceinfo
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Parasol sur un balcon pendant la canicule de 2015 (photo d'illustration). (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Plus de la moitié des Français (59%) ont souffert de la chaleur dans leur logement pendant au moins 24 heures en 2022, selon la dernière étude de la Fondation Abbé-Pierre publiée lundi 26 juin. Elle pointe une nouvelle forme de mal-logement : la précarité énergétique d'été. "Les 5,2 millions de passoires thermiques impossibles à chauffer en hiver se transforment en bouilloires énergétiques impossibles à refroidir en été", souligne l'étude. 

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Le réchauffement climatique et l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des vagues de chaleur accentuent ce phénomène. "En juin 2022, 69% des Français déclarent souffrir des températures trop élevées en période de forte chaleur dans leur logement", selon l'étude. Les personnes les plus précaires habitant des appartements situés dans des villes, les jeunes adultes et les personnes âgées sont les plus touchées par la précarité énergétique d'été.

Conséquences économiques et pour la santé

Comme pour la précarité énergétique d'hiver, les conséquences sont "sanitaires, sociales, économiques et environnementales". "Les efforts liés au refroidissement à l’aide de douches ou d’appareils, peuvent engendrer des factures élevées d’eau et d’énergie", explique la Fondation Abbé-Pierre qui souligne par ailleurs que la climatisation est "une fausse solution économique et écologique". Les températures élevées peuvent aussi provoquer une dérégulation du sommeil, le développement ou l'aggravation de pathologies, des problèmes de circulation sanguine, une perte d'autonomie chez les personnes âgées et la déshydratation.

La Fondation Abbé-Pierre dénonce un "cadre réglementaire et législatif insuffisant". Un indicateur a été créé par la réglementation environnementale RE2020 pour mesurer la durée et l’intensité d’inconfort estival : le degré-heure, mais il ne concerne que les constructions neuves. Pour le parc existant, le diagnostic de performance énergétique (DPE) "doit théoriquement proposer une évaluation du confort d’été (...) assortie de recommandations de travaux", rappelle l'étude. En revanche, cette évaluation n'impacte pas la note du DPE, "n’incitant donc pas vraiment la réalisation de gestes de rénovation améliorant le confort d’été", juge la Fondation.

La Fondation Abbé-Pierre propose plusieurs solutions : l'architecture bioclimatique pour autoréguler la température des bâtiments, végétaliser les villes, protéger les locataires en obligeant les bailleurs sociaux à installer des protections solaires, ou encore aider les ménages à faire face au surcoût lié au refroidissement avec des aides pour payer les factures d'énergie. Elle plaide aussi pour une meilleure prise en compte de la notion de confort d'été dans la législation française.

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