Recenser les sans-abri en France est "indispensable", selon un rapport parlementaire
Les dernières statistiques officielles remontent à 2012, lorsque l'Insee avait recensé 141 000 personnes sans-domicile en France. Un chiffre désormais "complètement obsolète".
Face aux coûts de l'hébergement d'urgence qui ne cessent d'augmenter, effectuer un recensement des sans-abri en France est "indispensable" pour mieux quantifier les besoins et en finir avec la saturation des lieux d'accueil, selon un rapport parlementaire publié mercredi 20 mars.
Le système d'hébergement d'urgence souffre d'un "déficit de pilotage", car la réalité des personnes à la rue est "très mal connue et quantifiée par les pouvoirs publics", constate le député Nicolas Démoulin (LREM), dans les conclusions de ce rapport, fruit d'un groupe de travail au sein de la commission des affaires économiques de l'Assemblée.
Une nouvelle enquête de l'Insee apparaît donc "indispensable" aux députés. Et à l'instar de Paris, Grenoble et Metz, qui comptent désormais leurs sans-abri lors d'une nuit d'hiver, "les nuits de la solidarité devraient être généralisées à toutes les métropoles, au minimum deux fois par an", en hiver et en été.
Bientôt une nouvelle enquête de l'Insee ?
Les dernières statistiques officielles remontent à 2012, lorsque l'Insee avait recensé 141 000 personnes sans-domicile en France. Un nombre désormais "complètement obsolète" au vu de la crise migratoire et de "l'aggravation de la précarité" survenues depuis.
Pourtant entre 2012 et 2018, le budget consacré à l'hébergement d'urgence a grimpé de plus de moitié (54%), pour atteindre deux milliards d'euros. Une somme qu'"aucune organisation ne dépenserait (...) sans connaître précisément le public pour lequel elle engage un tel montant", estime le rapport.
Il faut qu'on arrête d'en parler [des sans-abri] en novembre quand la trêve hivernale arrive ou quand on découvre des morts dans la rue.
Nicolas Démoulinauteur du rapport parlementaire
Pour libérer des places, le rapport recommande notamment "d'accélérer les régularisations des familles sans-papier", dont beaucoup engorgent les hôtels sociaux pendant des années car leur situation administrative les empêche d'obtenir un logement.
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