Immobilier : le montant des crédits accordés par les banques en chute libre
FRANCE - Pour le seul 2e trimestre (avril-juin), la chute est encore plus brutale, avec une baisse de 39,2% par rapport au trimestre correspondant de 2011.
Le marché de l'immobilier continue de dégonfler. Le montant global des crédits immobiliers accordés par les banques a enregistré un très fort recul au premier semestre, avec une chute de 33,1% par rapport au semestre correspondant de 2011, selon une étude de l'Observatoire Crédit Logement/CSA publiée mardi 24 juillet. "L'année 2012 n'a pas bien commencé. Et dans un contexte économique morose, le contrecoup du mouvement d'anticipation de la fin 2011 a pesé dès janvier 2012", relève l'étude.
Pour le seul deuxième trimestre (avril-juin), la chute est encore plus brutale, avec une baisse de 39,2% par rapport au trimestre correspondant de 2011. Selon Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université Paris-Ouest et auteur de l'étude, il y a trois raisons à cet effondrement : la demande a chuté ; des aides publiques ont disparu (comme le prêt à taux zéro dans l'ancien) ; et l'offre de crédit s'est réduite en raison des problèmes de refinancement des banques. Ce qui a aussi provoqué deux nouveaux phénomènes, relate Le Monde.
Les banques trient davantage les emprunteurs
Selon le quotidien, les profils des emprunteurs sont de plus en plus triés par les banques, qui préfèrent accorder des crédits à durée courte. "Autrefois, les banques acceptaient que les primo-accédants aient un taux d'endettement de 40% avec juste une caution parentale, (…) aujourd'hui elles ne prennent plus ces hypothèses en considération", note pour Le Monde Ludovic Huzieux, directeur associé d'Artémis courtage.
En outre, de plus en plus de parents "co-emprunteraient" pour "compléter le besoin de financement d'un de leurs enfants". "De trois dossiers par an en moyenne, nous sommes passés entre trois et cinq par mois depuis le début de l'année", ajoute Ludovic Huzieux.
Et pourtant, les taux d'intérêt sont de plus en plus bas
Le paradoxe de cette situation réside dans le fait que le taux des crédits immobiliers se maintient à un niveau très bas. En effet, les taux d'intérêt reculent depuis mars et ne sont plus très loin de leur plus bas niveau historique depuis 1945 (3,25% en moyenne) atteint en novembre 2010. Ils se sont établis en moyenne à 3,59% en juin, contre 3,97% par exemple en janvier, selon l'établissement Crédit Logement.
Pour l'ensemble de l'année 2012, les crédits immobiliers accordés par les banques devraient être compris entre 110 et 120 milliards d'euros, soit une baisse de près de 25 à 30% par rapport à 2011 (160 milliards), bien loin du record absolu de 2007 (170,2 milliards).
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