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L'augmentation de la taxe foncière se fait "au détriment de l'entretien des bâtiments", prévient l'Union nationale des propriétaires immobiliers

Le prélèvement de la taxe foncière, qui concerne les propriétaires, aura lieu ce lundi. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une vue de Paris. Illustration.  (MAXPPP)

La taxe foncière est prélevée ce lundi 26 octobre, pour les foyers qui ne sont pas mensualisés. Une taxe, qui ne cesse d'augmenter, plus de 30% en moyenne sur 10 ans, avec de fortes disparités selon les communes. "Toutes ces taxes se font au détriment de l'entretien des bâtiments", a alerté Christophe Demerson, président de l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), lundi sur franceinfo.

franceinfo : Comment expliquez-vous cette facture toujours plus salée?

Christophe Demerson : Cette facture s'explique de plusieurs manières. Les élus locaux, les maires en particulier, n'avaient pas tout à fait compris que les Français souffraient de cette taxe. C'est vrai que 31,4% d'augmentation sur dix ans, c'est terrible. Si on prend sur une période plus courte, c'est exactement la même chose : sur 5 ans, l'augmentation, c'est 12,1%, soit trois fois l'inflation et six fois et l'augmentation des loyers.

Comment expliquer les différences entre les villes ?

Certains maires prennent conscience de l'enjeu qui est derrière, parce les propriétaires ne fabriquent pas l'argent non plus malheureusement. Et après ça, c'est tout le travail sur le terrain qui se perd, c'est-à-dire les travaux. Toutes ces taxes qui sont prélevées se font au détriment de l'entretien des bâtiments : on note un effondrement des travaux à la relocation et on voit aussi des petits propriétaires qui ont du mal à joindre les deux bouts et qui font de moins en moins de travaux d'entretien. La rénovation énergétique, c'est un enjeu sociétal majeur et on voit que les gens ne font plus de travaux et cela nous désespère.

Cela décourage certains Français de faire les travaux ou même de venir s'installer ?

On le voit dans ces départements, il y a une migration, surtout des petits retraités qui n'arrivent plus à payer des fonciers et qui sont obligés de changer de ville, ou alors ils vendent un garage ou une partie du bien. Dans tous les cas, ils entretiennent moins leur appartement ou leur maison : on le voit les travaux se sont effondrés ces dix dernières années.

Pourtant ces collectivités ont besoin de ces sommes ?

On est d'accord, elles en ont besoin. Je pense qu'il faudrait que tout le monde soit autour de la table pour trouver des fléchages intéressants. Cette migration fiscale n'est bonne pour personne et il n'y a pas d'accord vertueux, puisque quand il n'y a plus d'entretien, les quartiers entiers se délabrent, se paupérisent et on voit des migrations qui reviennent. Les collectivités sont alors obligées de réinjecter de l'argent puisqu'on arrive à une désertification, à des squats et cela coute très cher à la collectivité. Les propriétaires ont surtout besoin d'une stabilité fiscale et législative. Si on avait un cadre clair, on pourrait au moins se projeter pour la suite et les choses pourraient s'améliorer. Surtout, ce que les propriétaires ont besoin, c'est de la stabilité fiscale, parce que l'immobilier, c'est du temps long.

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