Baisse d'impôts : l'annonce floue d'Emmanuel Macron pour aider la "France de l'angle mort"

En promettant une baisse de 2 milliards d'euros d'impôts dès 2025 pour les classes moyennes lors de sa conférence de presse, Emmanuel Macron n'a pas livré toutes les réponses attendues.
Article rédigé par franceinfo
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Le président de la République, Emmanuel Macron, devant les journalistes lors d'une conférence de presse à l'Elysée, le 16 janvier 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Des annonces... et des questions. Le président de la République Emmanuel Macron a annoncé mardi que la baisse d'impôts de deux milliards d'euros qu'il envisage pour les classes moyennes aurait lieu dès 2025. "On aura entre autres, dans notre trajectoire financière, deux milliards de baisses d'impôts sur nos compatriotes qui sont dans ces catégories en 2025", a-t-il annoncé lors de sa conférence de presse depuis l'Elysée. Si c'est la première fois qu'il fixe un calendrier aussi précis, les modalités d'application restent toutefois incertaines.

Quelle forme prendra cette baisse d'impôt et combien de ménages concernera-t-elle ? Emmanuel Macron n'a pas livré les réponses, indiquant que "le gouvernement reviendrait sur le détail de la mesure". Seule certitude : l'officialisation du calendrier, notamment défendu par Bruno Le Maire, malgré le contexte budgétaire très tendu et la recherche par l'Etat d'au minimum 12 milliards d'euros d'économies dans le prochain projet de loi de Finances. Cette baisse d'impôts supplémentaire est envisagée depuis le printemps 2023, mais son timing exact avait évolué au cours des mois, avec une possibilité qu'elle soit repoussée en fin de quinquennat, ou "dès que possible".

"Quand vous proposez quelque chose, ce n'est jamais pour moi"

Reste que, du côté de Bercy, on laisse entendre qu'il ne s'agira pas forcément d'une baisse de l'impôt sur le revenu. La volonté exprimée par le chef de l'Etat semble en tout cas clairement de cibler les classes moyennes ou les classes moyennes inférieures, cette "France de l'angle mort", selon ses termes.

Le président de la République a évoqué longuement dans ses propos liminaires "tous nos compatriotes qui gagnent déjà trop pour être aidés et pas assez pour bien vivre, la France populaire, la France des classes moyennes, celle qui dit 'quand vous proposez quelque chose, ce n'est jamais pour moi'. Et pourtant, c'est celle qui tient le pays", a-t-il estimé. Pour lui, "l'effort et le mérite ne sont pas suffisamment reconnus, et si nous avons déjà beaucoup fait pour que le travail paye mieux que l'inactivité, ce n'est pas assez, il y a une France de l'angle mort". Il a souhaité "un travail ardent pour reconnaître cela, pour donner plus de dynamique aux carrières, pour permettre de mieux gagner sa vie par le travail avec l'adaptation de nos dispositifs fiscaux et sociaux, mais aussi avec des négociations dans certaines branches pour que la dynamique salariale soit au rendez-vous des efforts".

Au passage, il a confirmé que pour les fonctionnaires, "le principal critère d'avancement et de rémunération devra être également le mérite", et une réforme en ce sens "dans les prochaines semaines". Il a confirmé également qu'il y aurait "une normalisation" dans la protection contre l'inflation, après que la France "a beaucoup protégé face à l'inflation ces dernières années".

Lors du premier quinquennat, outre la suppression de la taxe d'habitation sur les résidences principales, Emmanuel Macron avait aussi acté cinq milliards d'euros de baisses d'impôt pour 17 millions de ménages, avec un gain moyen limité au mieux à 300 euros par ménage.

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