5 800 suppressions d'emplois à Bercy : "C'est une accélération dans une administration qui est malmenée depuis plus de 20 ans"
Anne Guyot-Welke, porte-parole du syndicat Solidaires finances publiques, a critiqué sur franceinfo les suppressions de postes annoncées mardi soir.
Le ministère de l'Action et des Comptes publics devrait connaître une "baisse totale" de ses effectifs "d'environ 5 800 emplois sur les trois années entre 2020 et 2022", a annoncé mardi 3 septembre le ministre Gérald Darmanin aux cinq organisations syndicales concernées.
"On n'est pas surpris", a réagi sur franceinfo Anne Guyot-Welke, la porte-parole du syndicat Solidaires finances publiques. "C'est une poursuite de la réduction de la dépense à tout prix, malgré une dégradation d'exercice des missions et des conditions de travail des agents."
"20 000 suppressions d'emplois depuis 2008"
"C'est une accélération des suppressions d'emplois dans une administration qui est malmenée depuis plus de 20 ans." Selon Anne Guyot-Welke, le ministère en est "depuis 2008, à plus de 20 000 suppressions d'emplois".
"Ce gouvernement avait annoncé 50 000 suppressions de postes dans la fonction publique d'Etat", rappelle la porte-parole du syndicat Solidaires finances publiques. "Le mouvement des 'gilets jaunes' les a ramenées à 15 000. Sur les 15 000, rien qu'un ministère prend 1/3 des suppressions d'emplois."
Le ministère de l'Action et des Comptes publics a justifié sa décision par la "mise en œuvre" de "transformations d'ampleur visant à simplifier la vie des Français", comme le prélèvement à la source ou la suppression de petites taxes. "L'argument du prélèvement à la source ou de la suppression de la taxe d'habitation n'est pas un argument valable pour supprimer des emplois", dénonce Anne Guyot-Welke. "Le prélèvement à la source, cela n'a pas allégé les tâches des agents. Bien au contraire. Cela a modifié un process de travail qui a nécessité un investissement professionnel de l'ensemble des agents, mais cela a nullement allégé leur travail au quotidien."
Appel à la grève
Anne Guyot-Welke affirme qu'"il n'y a pas moins de travail pour les agents de Bercy. Ils réclament d'avoir des moyens pour assurer pleinement leurs missions". Elle rappelle qu'en dehors du prélèvement à la source, les agents gèrent "la lutte contre la fraude et l'évasion fiscale, l'aide aux collectivités locales". "Toutes ces missions sont aujourd'hui en souffrance, et derrière il y a des agents et des agentes en souffrance aussi", souligne Anne Guyot-Welke.
Le syndicat Solidaires finances publiques appelle "l'ensemble des personnels de la direction générale des finances publiques, à compter du 16 septembre, à faire une première journée de grève". Pour Anne Guyot-Welke, il faut "amplifier la mobilisation sur l'ensemble du territoire pour contrer à la fois les suppressions d'emplois et le projet de transformation globale de l'administration qui va perdre un certain nombre de structures et de présence physique sur l'ensemble du territoire".
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