Casino : plusieurs milliers de personnes manifestent à Saint-Etienne à l'appel de l'intersyndicale, qui "craint pour les emplois et l'intégrité du groupe"
L'intersyndicale de Casino organise une manifestation dimanche 17 décembre à Saint-Etienne, dans la Loire, alors que le groupe de distribution est en grande difficulté financière. 4 000 personnes selon les syndicats ont répondu à l'appel, 2 000 selon la police. Le point de rassemblement était donné devant le siège social du groupe, puis le cortège s'est élancé vers 10h45, rapporte France Bleu Saint-Etienne Loire. Il est arrivé devant la mairie un peu avant midi.
Xavier Kemlin, l'arrière-petit-fils du fondateur de Casino, Geoffroy Guichard, est présent avec une pancarte "Mon arrière-grand père doit se retourner dans sa tombe". Au micro de France Bleu, il déclare : "Je dévoilerai aux organisations syndicales mon plan de reprise mercredi, parce que je crois plus à l'avenir et à la reconstruction que les autres. C'est la mémoire de Geoffroy Guichard, c'est 125 ans d'histoire, qui sont en train de partir en fumée et on ne peut pas laisser faire ça."
Le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, ainsi qu'une dizaine d'autres élus sont également dans le cortège, où des supporters du club de l'AS Saint-Étienne sont aussi mobilisés, rapporte la journaliste de France Bleu présente sur place.
Alors que le groupe, en grande difficulté avec 12 milliards d'euros de dettes, a déjà cédé plusieurs dizaines de magasins à Intermarché, Jean Pastor a expliqué sur franceinfo que "les salariés craignent pour leur emploi et pour l'intégrité du groupe Casino". Plusieurs offres de reprise, partielles, ont été déposées par des chaînes de grande distribution concurrentes.
"Montrons aux financiers que, derrière leurs spéculations financières, il y a des êtres humains et l'attachement d'un territoire à une entreprise."
Jean Pastor, délégué CGT Casino, porte-parole de l'intersyndicaleà France Bleu Saint-Etienne Loire
"Ils se demandent à quelle sauce ils vont être mangés" et réclament plus de transparence quant à la possible cession des magasins de l'enseigne, développe le porte-parole de l'intersyndicale, qui s'interroge "sur l'avenir du groupe, la volonté politique qu'il y a de le préserver". Le délégué CGT du groupe souhaite donc que tous les acteurs de cette affaire se mettent autour d'une table pour discuter d'un "vrai projet commercial et industriel sur la longueur".
Force Ouvrière en appelle à Emmanuel Macron "pour que le groupe ne soit pas dépecé"
De son côté Nathalie Devienne, de Force Ouvrière, regrette sur franceinfo que dans cette affaire "le financier passe en premier". L'autre porte-parole de l'intersyndicale craint que "le social passe certainement en dernier". Elle en appelle donc à "Emmanuel Macron [pour lui demander] d'intervenir sur les emplois, de façon que le groupe Casino ne soit pas dépecé". Nathalie Devienne souhaite également démontrer à l'homme d'affaires Daniel Kretinsky que les salariés du groupe sont "capables de relever Casino".
Jean Pastor rappelle que "derrière une marque, il y a des hommes et des femmes". Pour défendre ce bassin d'emplois et "montrer que les salariés sont mobilisés et qu'on ne lâchera rien", les syndicats appellent à deux journées de grève, "le 22 décembre pour les entrepôts et le 23 pour les magasins".
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