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Du travail d'enfants derrière les batteries de voitures électriques : Renault épinglé par Amnesty International

Amnesty International publie un rapport sur l'approvisionnement des entreprises en cobalt, parfois issu de mines où travaillent des enfants. Le constructeur automobile français Renault est particulièrement pointé du doigt. 

Article rédigé par Célia Quilleret
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un enfant transporte un sac de cobalt à Musompo, dans le sud de la République démocratique du Congo, en juin 2016. (MICHAEL ROBINSON CHAVEZ / THE WASHINGTON POST / GETTY IMAGES)

Un rapport d'Amnesty International, publié le mercredi 15 novembre, épingle des entreprises pour leur approvisionnement en cobalt, en provenance de mines où travaillent des enfants. En janvier 2016, l'ONG avait déjà accusé plusieurs firmes d'avoir recours à certains fournisseurs peu respectueux des droits des enfants, pour leurs piles de téléphone ou de voiture électrique.

Près de deux ans après, certaines ont fait des efforts de transparence. Ainsi, Apple ou Samsung "ont pris de nouveaux engagements voire ont fait de nouveaux efforts", souligne Sabine Gagnier, porte-parole d'Amnesty France. Il reste cependant quelques mauvais élèves. Le constructeur automobile français Renault est notamment pointé du doigt par l'ONG. "Les efforts sont très modestes voire absents."

Manque de transparence chez Renault, selon l'ONG

D'après ce rapport, Renault est la seule entreprise, avec Microsoft, qui reste aussi opaque sur la production de ses batteries et sur le recours ou non au travail des enfants dans les mines de cobalt de République démocratique du Congo. Amnesty International réclame donc au constructeur automobile plus d'informations.

On leur demande d'être transparents sur les mesures qu'ils ont prises et de nous communiquer la façon dont ils s'assurent qu'il n'y a pas de travail des enfants dans leur chaîne de valeur de cobalt

Sabine Gagnier, porte-parole d'Amnesty France

à franceinfo

Ainsi, l'ONG souhaite que le constructeur publie la liste de ses fournisseurs, en particulier des fondeurs et affineurs. "Ils transforment ce cobalt qui, ensuite, se retrouve dans les batteries des voitures électriques", détaille Sabine Gagnier. Malheureusement, l'ONG n'obtient "pas de réponses suffisamment précises" de Renault sur ces questions. Amnesty a envoyé mardi soir une nouvelle lettre ouverte à Carlos Ghosn, PDG du constructeur. Elle lui demande de prendre des mesures pour respecter ses obligations internationales en matière de droits humains.

Le cobalt, un minerai de plus en plus convoité

Selon l'ONG, cette question est cruciale à la veille du développement massif des véhicules électriques. "Compte-tenu des enjeux du réchauffement climatique, le cobalt va devenir un élément extrêmement important et il va y avoir une intensification de l'extraction du cobalt ces prochaines années." 

"Il est temps d'arrêter les dégats, alerte Sabine Gagnier, porte-parole d'Amnesty. Il est temps de faire en sorte qu'on s'assure dès aujourd'hui qu'on peut fabriquer des batteries de façon éthique et sans avoir recours au travail d'enfant." Selon l'Unicef, 40 000 enfants travaillent dans les mines de cobalt du sud de la République démocratique du Congo.

Sollicitée par franceinfo, Renault n'a pas répondu à nos demandes. 

"On demande à Renault d'être transparent" sur les conditions d'extraction du cobalt dans ses batteries pour voiture électrique - Sabine Gagnier, porte-parole d'Amnesty International en France

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