Un robot chien au service des recherches sur l'enfouissement de déchets radioactifs : "L’idée d’avoir un robot comme celui-là c’est de ne pas risquer la vie d’une personne"
Excursion à 500 mètres sous terre pour découvrir SCAR, un robot déjà utilisé par l’armée et qui a désormais une utilisation industrielle pour la première fois en France.
Pour accéder au laboratoire souterrain de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), situé à Bure, dans la Meuse, il faut passer plusieurs portiques de sécurité et s’équiper notamment d’un appareil respiratoire de secours. Après cinq minutes de descente, nous voilà à 500 mètres sous terre.
Là, les ingénieurs étudient les propriétés physiques de la roche pour démontrer qu’il est possible de stocker pendant des milliers d’années nos déchets les plus radioactifs. Une mission à laquelle SCAR (Système complexe d’assistance robotisée), un étrange robot a l’air familier, peut être très utile. "Grâce aux caméras que nous avons sur ce robot-là, on peut faire des zooms très précis", présente Quentin Hélaine, ingénieur de recherche à l’école des Mines de Nancy.
Un robot autonome
Ce robot chien a quatre pattes, il ressemble vraiment à un jaguar et sa première qualité est donc d’aller là où les humains s’arrêtent. "On a une zone où c’est dangereux d’aller. Il peut y avoir des risques d’éboulements. L’idée d’avoir un robot comme celui-là c’est justement de ne pas risquer la vie d’une personne", poursuit Quentin Hélaine. Ce robot, qui fait des prises de vue et des dizaines de mesures, fonctionne en toute autonomie.
"Le dimanche, il se lève de sa station d’accueil et il va faire sa ronde automatisée. Il va mesurer ce qu’il a à mesurer. Il revient tout seul se charger. Il repart finir sa mission. Et le lundi matin, on arrive au bureau, on a toutes les données sur son serveur."
Quentin Hélaine, ingénieur de recherche à l’école des Mines de Nancyà franceinfo
Les pros appellent ça l’industrie 4.0. Reste à savoir si ce robot pourra travailler dans des zones radioactives. C'est une difficulté, admet Guillaume Hermand, ingénieur de recherche à l’Andra. "Le principe de radioactivité c’est que ça abîme très vite toutes les cartes électroniques, tous les composants électroniques. C’est pour ça que, par exemple, nos homologues japonais ont des difficultés à envoyer des robots sur Fukushima, explique-t-il. Malgré ça, on peut peut-être, en fonction des endroits que l’on souhaite investiguer avec des robots, estimer qu’on a besoin de robots 'durcis' vis-à-vis des radiations", avance l’ingénieur. L’idée c’est aussi de ne pas abîmer ce petit bijou de technologie : le robot vaut près de 100 000 euros.
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