Inflation alimentaire : les enseignes de distribution vont "continuer à prendre leur part", mais regrettent que les industriels "ne jouent pas le jeu"
Les enseignes de distribution vont "continuer à prendre leur part", mais regrettent que les industriels "ne jouent pas le jeu", a déclaré jeudi 11 mai sur franceinfo Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), alors que Bruno Le Maire demande un effort aux industriels de l'agro-alimentaire pour lutter contre l'inflation.
franceinfo : Avez-vous les moyens de prolonger le trimestre anti-inflation au-delà du 15 juin comme le demande Bruno Le Maire ?
Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) : Nous avons dit au ministre que nous étions prêts à continuer à prendre notre part. Toutes les enseignes ont dit qu'elles étaient prêtes à prolonger un semestre anti-inflation. On a également évoqué le fait de mettre les produits de rentrée scolaire dans cette opération. Malheureusement, on a constaté que les industriels refusent, de manière anormale, de prendre leur part puisqu'aucun n'a répondu à nos demandes de renégociation. Ils ne jouent pas le jeu, une partie dit non et une partie ne répond pas aux lettres envoyées par les enseignes. C'est scandaleux dans la mesure où un certain nombre d'entre eux bénéficient de baisses extrêmement importantes des coûts de leurs matières premières, notamment du côté des céréales. Donc, ils engrangent des marges indues.
Pensez-vous qu'ils vont faire des efforts ?
Nous avons demandé au ministre de prendre des mesures réglementaires pour les obliger à revenir autour de la table. S'ils ne reviennent pas autour de la table et si on n'a pas de baisses de prix sur un certain nombre de produits il n'y aura pas de diminution de l'inflation pour la rentrée prochaine. Il faut prendre tous les moyens pour qu'ils le fassent. Il n'y a aucune raison que certaines entreprises internationales se moquent des clients et fassent leurs marges, augmentent leurs profits. Il y a un moment où il faut redevenir intelligent, se dire que c'est bon pour l'ensemble des Français, leur image de marque et la consommation.
Le ministre de l'Economie vous a-t-il demandé autre chose ?
Non, il nous a remerciés d'avoir fait tout ce qui était en notre pouvoir pour limiter cette inflation. On est les seuls à faire des efforts et maintenant il faut que cela soit partagé. Nous avons des marges extrêmement faibles, de l'ordre de 1 à 2%, quand les grands industriels ont des marges entre 12 et 25%. Donc, il faut qu'ils fassent des efforts à la hauteur de leurs marges. On a dit de manière très claire que les renégociations ne devaient pas concerner les PME et ne concernaient pas non plus les secteurs comme le lait pour lesquels il n'y a pas de baisse des coûts de la matière première.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.