Inflation : un haut responsable de la BCE propose de taxer les riches et les superprofits
"Les gouvernements devraient soutenir les revenus et la consommation des ménages et des entreprises qui souffrent le plus", a déclaré Philip Lane, chef économiste de la Banque centrale européenne.
L'idée fait son chemin jusque dans les hautes sphères économiques. Le chef économiste de la Banque centrale européenne, Philip Lane, a suggéré dans une interview au quotidien autrichien Der Standard, publiée mardi 27 septembre, de taxer les hauts revenus ou les superprofits d'entreprises pour financer les aides aux plus démunis face à l'inflation, en évitant ainsi de creuser les déficits publics.
Pour des raisons à la fois macroéconomiques et d'équité, alors que le choc énergétique affecte les populations via une inflation record, "les gouvernements devraient soutenir les revenus et la consommation des ménages et des entreprises qui souffrent le plus", a déclaré Philip Lane. "La grande question est de savoir si une partie de ce soutien doit être financée par des hausses d'impôts pour les mieux nantis", poursuit-il. "Cela pourrait prendre la forme d'une hausse des impôts sur les hauts revenus ou sur les industries et les entreprises qui sont très rentables malgré le choc énergétique", estime cet influent membre du conseil des gouverneurs de l'institut monétaire.
L'idée de taxer les plus aisés a déjà été étudiée au sein de la zone euro, où le gouvernement espagnol veut instaurer un impôt temporaire et exceptionnel pour les 1% les plus riches de la population, afin de financer les mesures mises en place pour atténuer l'impact de l'envolée de l'inflation. La France n'est pas allée aussi loin : le projet de loi de finances pour 2023 mise sur le "bouclier tarifaire" pour contenir la hausse des prix. Divisé sur la question d'une taxe sur les superprofits, le gouvernement attend de trouver une issue à l'échelle européenne.
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