: Infographies Prix en hausse, mais inflation en baisse : découvrez la nouvelle édition du panier de courses franceinfo dans votre département
Des prix qui continuent d'augmenter, et une inflation qui commence à ralentir. Ce sont les deux enseignements de cette nouvelle édition du panier de courses franceinfo, en partenariat avec France Bleu et l'institut NielsenIQ, spécialisé dans le suivi de la consommation. Dans le détail, le total de notre panier atteint désormais 109,66 euros, soit 1,50 euro de hausse depuis avril. L'inflation, en revanche, a diminué sur un mois, et s'établit à 16,8% sur un an.
>> Pouvoir d'achat : pourquoi les prix continuent d'augmenter alors que l'inflation diminue ?
Elle était de 17,6% entre avril 2022 et avril 2023. Ce ralentissement de l'inflation se constate dans tous les départements de l'Hexagone. Mais les prix continuent à progresser partout. C'est à Paris que le panier est le plus cher, avec un total de plus de 130 euros quand les Vendéens sont toujours les Français qui paient leurs courses le moins cher. Nos 37 produits du quotidien y coûtent 103,63€.
Les prix des grandes marques continuent de grimper
Avec une inflation à 16,8%, les prix continuent d'augmenter fortement. Cette hausse est simplement un peu moins rapide que le mois dernier. Ce ralentissement se vérifie particulièrement sur les produits premiers prix (PPX) et de marques distributeurs (MDD). "L'ajustement est beaucoup plus souple sur les marques distributeurs", souligne ainsi Emmanuel Cannes, expert prix et inflation chez NielsenIQ, car les négociations ont lieu tout au long de l'année sur ces produits, "et donc les distributeurs ont quand même la capacité d'adapter les prix un peu plus rapidement aux variations des matières premières".
En revanche, les produits de grandes marques continuent dans leur globalité d'augmenter, conséquence des dernières répercussions dans les rayons des accords entre industriels et distributeurs. Ces hausses se voient sur les étiquettes : +26 centimes pour un tube de dentifrice de marque depuis avril, +14 centimes sur le pot de Nutella. Ces hausses sont toujours liées aux accords trouvés entre industriels et distributeurs en début d'année, que les supermarchés ont appliqués progressivement depuis mars.
La hausse du sucre se poursuit. Il caracole en tête du top 5 des produits les plus inflationnistes du panier, avec 55,8% d'inflation sur un an. "Ça joue sur tous les produits qui vont intégrer le sucre dans le cycle de production, souligne Emmanuel Cannes. Les poudres pour le petit-déjeuner, les confiseries, les sirops... Tous ces produits-là augmentent de plus de 20 % par rapport au mois d'avril."
Des baisses de quelques centimes... et l'espoir de nouvelles négociations
Autant être clair : le retour aux prix d'avant-crise "ne paraît pas possible", affirme l'expert de NielsenIQ, contredisant la ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire sur France Inter le 30 avril dernier qui promettait un retour à "des prix qui étaient les prix pré-inflation" - des propos sur lesquels la ministre est revenue la semaine dernière sur BFM TV, affirmant qu'"on ne retrouvera probablement pas la déflation que nous avons connue".
NielsenIQ rappelle que ce sont dix ans de baisse des prix qui ont été effacés en 18 mois. "Même si certaines matières premières ont baissé, elles n'ont pas retrouvé leur niveau d'avant. Et puis il y a eu des hausses de salaire qui se répercutent sur les coûts de production", argumente Emmanuel Cannes.
Pour autant, on pourrait bien voir des baisses de prix en rayon ces prochains mois qui, si elles ne compenseront pas les hausses sur un an, feront du bien au portefeuille. On constate déjà sur les étiquettes des baisses très légères, de l'ordre de quelques centimes, notamment sur les produits premiers prix ou de marques distributeurs. Le gel douche MDD a ainsi perdu sept centimes en un mois. Le pack de six litres de lait MDD coûte trois centimes de moins en mai par rapport à avril, et les 500 grammes de riz MDD ont baissé d'un petit centime.
Si ce ne sont pas encore des baisses suffisantes pour être ressenties, le mouvement pourrait se poursuivre. D'abord sur les premiers prix et les marques distributeurs, sur lesquels les enseignes ont plus de marge de manœuvre, mais aussi sur les grandes marques. "Le principal critère va être vraiment l'entame d'un nouveau cycle de négociations", juge l'expert prix de NielsenIQ. Le gouvernement en tout cas pousse depuis plusieurs semaines pour cela.
"L'intérêt des industriels n'est pas forcément de rouvrir les négociations"
Emmanuel Cannes, expert prix et inflation de NielsenIQà franceinfo
"Ils assurent qu'en 2022, ils n'avaient pas répercuté toutes les hausses et donc qu'il fallait restaurer un petit peu les marges", dit Emmanuel Cannes. Pour autant, "si ce cycle de négociations s'ouvre et est concluant, on va avoir vraiment des impacts assez forts."
Méthodologie
franceinfo et France Bleu se sont associés au cabinet NielsenIQ, cabinet spécialisé dans le suivi de la consommation, pour établir ce panier. Sa composition répond à deux objectifs : être au plus proche de la consommation des ménages, avec un panier de produits alimentaires et d'hygiène du quotidien, et être le plus mixte possible dans sa composition, en mélangeant produits de marque nationale, produits de marques distributeurs et produits premiers prix.
Il y a une forte représentation dans notre panier des produits premiers prix et de marque distributeurs. Un choix expliqué par les tendances de ces dernières semaines : les Français se sont massivement tournés vers ces produits pour pallier l'inflation et s'ils restent encore bien moins chers que les autres, c'est aussi sur eux que la hausse des prix est la plus importante.
Chacun de ces produits a alors été rattaché à une des plus de 500 catégories de produits que surveille NielsenIQ, qui nous a fourni l'inflation moyenne de la catégorie sur le mois de février et le prix moyen du produit en France sur une période de quatre semaines, du 24 avril 2023 au 21 mai 2023.
L'inflation du panier a ensuite été obtenue en calculant la moyenne des inflations. Pour obtenir le prix du panier par département, nous avons appliqué au montant national l'indice des prix de chaque département.
Vous n'y trouverez pas de fruits et légumes frais, car la base de données à laquelle nous avons eu accès ne permettait pas de suivre les fruits et légumes en vrac.
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