Les Français plus âgés et éloignés des villes ont été les plus touchés par l'inflation l'an dernier, selon l'OFCE
Qui a été le plus affecté par l'augmentation des prix l'an dernier ? L'ampleur du choc dépend essentiellement de l'âge et de la taille de l'agglomération de résidence, répond l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) dans une étude, mercredi 22 février.
"Plus l'âge de la personne de référence est élevé, plus forte est [son] exposition" aux prix de l'énergie et des produits alimentaires, qui ont augmenté respectivement de 15% et de 12% entre fin 2021 et fin 2022. "Un ménage dont la personne de référence est âgée de plus de 65 ans connaît un taux d'inflation supérieur de 0,6 point par rapport à l'inflation moyenne", mesurée à 5,2% par l'Insee. Si la personne de référence est âgée de 30 à 40 ans, "l'inflation serait inférieure de 0,5 point par rapport à la moyenne, en lien avec de moindres dépenses alimentaires dans son panier de consommation", poursuit l'OFCE.
Autre constat : plus l'agglomération de résidence est petite, plus l'inflation est fortement ressentie. La hausse des prix moyenne subie par un ménage en zone rurale "serait supérieure de 1 point à la moyenne, tandis qu'elle est inférieure de 0,8 point en agglomération parisienne". "Les dépenses en carburant sont supérieures dans les petites communes, tout comme les dépenses énergétiques pour le logement", souvent plus spacieux hors des grandes villes et donc plus cher à chauffer, explique l'OFCE.
Un choc atténué par la remise à la pompe ou le bouclier tarifaire
Selon l'étude, "si l'inflation au niveau macroéconomique s'établit à 5,2%, les 10% de ménages les moins exposés" à la hausse des prix l'an dernier "ont vu leur panier de biens se renchérir de moins de 3,4%, contre 8,5% pour les ménages les plus exposés". L'hétérogénéité du choc d'inflation subi par les Français "montre la difficulté à organiser une politique de compensation fondée exclusivement sur des transferts conditionnés sur un seul facteur", souligne l'étude de l'OFCE.
Les aides non ciblées, comme la remise à la pompe ou le bouclier tarifaire, ont en tout cas considérablement atténué le choc d'inflation, poursuit l'observatoire. "La perte de pouvoir d'achat moyenne par ménage liée directement au renchérissement des produits énergétiques" est ainsi évaluée à 560 euros en 2022, contre 1 310 euros "en l'absence des dispositifs publics" mentionnés ci-dessus.
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