Négociations avec les industriels de l'agroalimentaire : "Il peut y avoir des baisses de prix assez sensibles", estime la Fédération du commerce
"C'est une première bonne nouvelle, mais la vraie bonne nouvelle, ce sera le jour où les prix vont baisser. Là l'engagement, c'est de négocier", a réagi mercredi 17 mai sur franceinfo Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). Les 75 plus gros industriels français de l'agroalimentaire ont en effet accepté de rouvrir les négociations avec les supermarchés avant fin mai avec l'espoir de faire baisser les prix élevés en rayons. "Il peut y avoir des baisses assez sensibles qui vont beaucoup plus loin que ce qui a été fait pour le trimestre anti-inflation", estime Jacques Creyssel.
franceinfo : L'annonce de la réouverture des négociations, c'est une bonne nouvelle ?
Jacques Creyssel : Bien entendu, c'est une première bonne nouvelle, mais la vraie bonne nouvelle, ce sera le jour où les prix vont baisser. Là l'engagement, c'est de négocier. Il a malheureusement fallu notre pression, celle du président de la République, du ministre de l'Économie et des Finances pour arriver à ce résultat, mais les choses sont là, c'est une bonne évolution du dossier. Il faut que tout le monde travaille et que très rapidement, on arrive à baisser un certain nombre de prix parce qu'il est essentiel de casser cette spirale inflationniste. Ces négociations concernent des marques nationales, des grandes marques qui font 80% du marché. On est sur des produits pour lesquels il peut y avoir des baisses assez sensibles qui vont beaucoup plus loin que ce qui a été fait pour le trimestre anti-inflation.
Ces négociations, vous redoutez que ce soit une usine à gaz ?
Il ne faut pas qu'on argumente sur tous les sujets. Il faut peut-être qu'on mette tout ça par écrit sous forme d'une charte de façon à ce que les choses soient bien claires. La réalité, c'est qu'il y a des prix qui ont augmenté de manière importante depuis un an et il y a une série de matières premières qui ont fortement baissé, les céréales, les huiles, le café, tous les produits qui nécessitent beaucoup de transports, alors que le fret a beaucoup baissé. Tous ces produits doivent pouvoir baisser très rapidement. Il faut que les négociations s'ouvrent d'ici la fin mai, ça doit pouvoir aller assez vite et se traduire dès cet été par la mise en place de ces baisses de prix. L'ensemble des enseignes sont prêtes à répercuter le plus rapidement possible dans les prix de vente, toutes les baisses de prix d'achat qui ont été consenties.
Quel est votre état d'esprit ? Êtes-vous confiant dans ce processus de négociations ?
On sera prudents, on sera exigeants et si jamais on voit dans quelques semaines qu'il ne se passe rien, il faudra à nouveau faire de la pression, dénoncer et si nécessaire faire en sorte que les pouvoirs publics prennent des mesures réglementaires pour obliger les industriels à aller vers cette baisse des prix. Si ce n'est pas le cas, c'est qu'ils engrangent des marges. Quand vous augmentez vos prix d'un côté et que les coûts diminuent, c'est que vous augmentez de manière indue vos marges au détriment des Français. Si on veut casser l'inflation à la rentrée, il faut absolument qu'il y ait des baisses de prix significatives. Les matières premières ont beaucoup baissé, il n'y a aucune raison qu'il n'y ait pas de baisse sensible sur les pâtes par exemple.
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