Inflation : les industriels de l'agroalimentaire reçus à Bercy pour rouvrir les négociations commerciales
Alors que, comparée à l'an dernier, l'inflation atteint 15% sur l'alimentation, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire reçoit mercredi 17 mai les industriels de l'agroalimentaire à Bercy avec un objectif précis en tête : obtenir la réouverture des négociations commerciales. Le ministre de l'Economie a déjà lancé de nombreux appels aux grands industriels de l'agroalimentaire, et même haussé le ton, estimant que les fournisseurs ne jouaient pas le jeu.
Pourtant, quand les cours mondiaux des matières premières se sont envolés, il a accepté la supplique des industriels et très vite, les prix des marques nationales ont été revus à la hausse. Les négociations commerciales se sont terminées le 1er mars, et s'il y a bien des clauses de révision, cela reste théorique. Bercy en appelle donc surtout au bon vouloir des fournisseurs.
La menace fiscale pour faire plier les fournisseurs
Aujourd'hui, certains prix de gros ont fortement diminué : moins 55% pour le café, moins 36% pour l'orge fourragère qui sert à l'alimentation animale, de fortes baisses aussi pour le colza, le tournesol et le blé dur. Bruno Le Maire souhaite que cela se répercute dans les rayons : certes, le cacao et le sucre ne cessent d'augmenter, sauf qu'ils n'entrent pas dans la composition de l'huile ou des pâtes, alors que le prix de ces produits ont grimpé de 20% en un an. Les distributeurs dénoncent donc les marges des industriels pour les marques nationales, quand les produits de marque distributeur participent au trimestre anti-inflation avec des petits prix.
Bercy menace de taxer les marges des industriels de l'agroalimentaire, comme il l'a déjà fait pour celles de l'énergie, ou encore de dénoncer publiquement les marques nationales qui refusent de négocier à la baisse. Les distributeurs commencent déjà à pointer les récalcitrants : Système U annonce dans Libération avoir retiré des rayons les bouteilles de Pepsi Cola, après une hausse soudaine de 20%. Cependant, il faut mettre entre parenthèses les PME qui demandent à rester en dehors de ces renégociations, parce que leurs marges n'ont rien à voir avec celles des grands groupes.
Enfin, il y a le pouvoir d'achat des consommateurs, qui réduisent leurs dépenses dans l'alimentaire à un point tel qu'on n'avait pas vu cela depuis au moins quinze ans. C'est peut-être cela qui pourrait faire fléchir les industriels et déclencher des baisses de prix.
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