Prix dans l'alimentation : "L'inflation à deux chiffres va continuer tout le premier semestre", selon le président de l'Ania
"On va rester sur une inflation à deux chiffres, aux alentours de 15 ou 16%" et "ça va continuer ainsi tout le premier semestre", "le temps que ça passe dans les étiquettes et que ça se voit dans les rayons", estime ce mardi sur franceinfo Jean-Philippe André. En tant que président de l'association nationale des industries alimentaires (Ania), il participe aux négociations commerciales avec la grande distribution jusqu'à mercredi soir à minuit.
"Il y a à peu près 70% des entreprises qui auraient signé des demandes de l'ordre de 10%", révèle-t-il sur franceinfo, confirmant les retours de distributeurs selon lesquels les prix payés aux agro-industriels devraient augmenter d'environ 10%. Selon lui, "on vit les heures les plus longues de l'année" jusqu'à la fin des négociations, mercredi, à minuit.
Une inflation partout en Europe
Alors que Carrefour déplore des "augmentations délirantes" et que Système U dénonce un "manque de transparence", Jean-Philippe André assure "ne pas connaître" de profiteurs de crise, tout en ne démentant pas qu'il puisse en exister parmi les 17 000 industriels en France. Il insiste par ailleurs sur le fait que "les marques nationales augmentent de 12% quand les marques distributeurs augmentent de 18%". Il rappelle également que "la France n'est pas seule dans ce phénomène" et que l'inflation alimentaire "est de 20% en Allemagne".
Si pourtant des matières premières baissent, les industriels réclament des hausses "parce que, après être sorti du cycle post-Covid, il y a tout de suite eu le choc de la guerre en Ukraine", explique le président de l'Ania. "Et le choc de l'énergie n'est pas du tout encore pris en compte !" Jean-Philippe André assure que "le jour où l'énergie et les emballages en verre ou en carton se calmeront, on verra une accalmie sur les prix". "Si demain, l'inflation venait à se calmer, la loi prévoit des clauses de renégociations. On n'est pas encore dans cette situation."
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