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Reportage "Il y a un élan, notamment de certaines sociétés qui auparavant se manifestaient pas" : après l'appel au secours des Restos du cœur, les dons affluent

À la suite de l'appel aux dons lancé par le président des Restos du cœur, début septembre, l'association commence à voir un élan de solidarité dans ses centres. Les Restos lancent leur collecte nationale le premier week-end d'octobre.
Article rédigé par Mathilde Imberty
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Chantal Pugnet, coresponsable du centre des Restos du coeur à Neulise (Loire), pendant une distribution alimentaire. (MATHILDE IMBERTY / RADIO FRANCE)

Qu’en est-il de l’appel des Restos du cœur lancé il y a deux semaines par son président ? L’association fondée par Coluche est dans le rouge en raison de l’augmentation du prix des denrées alimentaires alors que de plus en plus de foyers font appel à elle. Le gouvernement ainsi que le milliardaire Bernard Arnault ont mis la main à la poche, mais l’appel des Restos semble aussi avoir été entendu sur le terrain.

>> Restos du cœur : le président de l'association se réjouit du "formidable élan de générosité"

C'est le cas dans le centre de Neulise, dans la Loire. Tout en s’activant pour remplir les colis des familles bénéficiaires, Chantal Pugnet regarde les étagères avec un air dépité : "Quand on a fini l'année dernière, l'hiver, on était remplis. Regardez ce qu'il manque... Aujourd'hui, on n'a pratiquement pas de protides à donner, se désole la co-responsable du centre. Le prix des denrées alimentaires a augmenté, donc on a moins de produits."

"Ça nous rend malheureux parce que quand les bénéficiaires nous voient arriver avec la moitié de notre colis, c'est compliqué pour nous."

Chantal Pugnet, co-responsable du centre des Restos du cœur à Neulise (Loire)

à franceinfo

Dans la Loire, 15 000 personnes bénéficient des Restos du cœur et les demandes sont toujours plus nombreuses, explique son président pour le département de la Loire, Antoine Geraci : "Nous avons dépensé 372 000 € de plus en denrées que l'année précédente. Ça représente à peu près 27 à 30% en plus. C'est dû à l'arrivée de 20% en plus de personnes accueillies et au prix des denrées. C'est vraiment la mort dans l'âme qu'on va être obligés de limiter le nombre de personnes accueillies. Si les dons affluent, on pourra peut-être réguler." 

Les Restos du cœur sont contraints de réduire leurs paniers alimentaires du fait de l'inflation des denrées. (MATHILDE IMBERTY / RADIO FRANCE)

L'élan de solidarité commence à se manifester sur le terrain suite à l'appel lancé depuis Paris. "L'appel de notre président a été efficace, observe Antoine Geraci. On voit arriver des dons de 10 euros. Ces donateurs sont aussi respectables que M. Arnault et que tous les gros dons. Il y a un élan, notamment de certaines sociétés qui auparavant se manifestaient pas. Donc ça, ça bouge."

"Au niveau de mon département, dès la première semaine d'appel, on a eu 3 000 à 5 000 euros de dons."

Antoine Geraci, président des Restos du cœur dans le département de la Loire

à franceinfo

Évelyne remercie les Restos, car sans eux, dit cette dame rotissière sur les marchés, elle et sa famille devraient sauter des repas : "On a beau travailler, on ne s'en sort plus. On a du mal à boucler les fins de mois. Le poisson, la viande, on n'en achète plus du tout aujourd'hui. Heureusement qu'ils sont là. S'ils n'étaient pas là, on ne mangerait peut-être pas tous les jours."

Les étagères se vident. Évelyne repart avec des fruits, des légumes et des conserves. Les Restos espèrent que leur collecte nationale du premier week-end d’octobre regonflera un tant soit peu les stocks.

Reportage de Mathilde Imberty à Neulise (Loire)

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