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Jean-Louis Borloo, joker de Nicolas Sarkozy ?

Perte du triple A, chômage, récession... tous les voyants économiques de la France sont au rouge. Si on y ajoute la poussée du centriste François Bayrou dans les sondages, l'appel de Jean François Copé, mercredi 18 janvier, prend tout son sens.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo, lors d'une visite du site du canal Seine-Nord Europe, près d'Amiens, le 5 avril 2011. (AFP - Pascal Rossignol)

Perte du triple A, chômage, récession... tous les voyants économiques de la France sont au rouge. Si on y ajoute la poussée du centriste François Bayrou dans les sondages, l'appel de Jean François Copé, mercredi 18 janvier, prend tout son sens.

"Je souhaite que Jean-Louis Borloo soit le plus engagé possible au côté de Nicolas Sarkozy, de même que je suis, à titre personnel, très soucieux que nous puissions avoir toujours les meilleures relations avec nos amis radicaux", après la rupture du printemps dernier, a déclaré, mercredi, le secrétaire général de l'UMP".

Une main tendue directe et franche. L'intéressé y répondra t-il ?

De sa réponse dépendra, en partie, l'avenir politique du Président sortant et très probable candidat à l'élection présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy.

Borloo a-t-il les cartes en main ?

Suivre Jean-Louis Borloo s'apparente parfois à une partie de cache-cache, tantôt très présent dans les médias, tantôt singulièrement silencieux. "Persona non grata" fut un temps, l'ancien numéro deux du gouvernement semble être de nouveau très en cour côté majorité.

"C'est vrai, aujourd'hui, on sent une vraie Borloomania chez les députés UMP, où c'est un peu le sauve qui peut dans la perspective des législatives", résume un proche de l'ancien maire de Valenciennes.

Et pour cause. Alors que la crise domine l'actualité et que les sondages montrent un pessimisme grandissant des Français pour 2012, l'image sociale qu'incarne M. Borloo est devenue très attractive, notamment chez ceux qui redoutent que le bilan sur le front de l'emploi ne coûte sa réélection à Nicolas Sarkozy.

Autre argument en faveur de ceux qui appelle à son retour dans le jeu à commencer par le secrétaire adjoint de l'UMP, Marc-Philippe Daubresse, proche de l'ancien ministre de l'Ecologie, pouvoir de "nuisance" de ce dernier vis à vis de la candidature du président du MoDem, François Bayrou.

"Nous, on peut contrer Bayrou", fait-on d'ailleurs valoir dans l'entourage de M. Borloo.

Qu'en pensent les électeurs ?

Si d'aucuns œuvrent activement à un rapprochement, d'autres s'interrogent et laissent percevoir un certain scepticisme voir agacement.

"Donc M. Borloo revient sans la moindre marque de contrition ?", peut-on ainsi lire sur le compte de , un twittos "tenté par l'exercice illégal de la profession d'avocat."

"Borloo ? Borloo ? Il soutient qui en mai ?", s'interroge également , militant PRG.

Autant dire que la tentative n'est pas sans risque et pourrait même s'avérer contreproductive tant les ficelles politiques s'apparentent ici à du gros cordage.

"Pourquoi nous avoir harcelés pendant six mois alors que nous, on peut contrer Bayrou ? Il fallait nous laisser faire", souligne-t-on du reste au Parti radical.

M. Daubresse lui-même n'en pense d'ailleurs pas moins : "Bayrou fera un score significatif parce qu'on n'a pas laissé Borloo prendre l'espace du centre dans la campagne alors que lui, on est sûr qu'il n'ira pas soutenir François Hollande au second tour...".

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