L'armateur CMA-CGM, très endetté, va recevoir un prêt de 500 millions de dollars en échange de changements à sa tête
Le numéro trois mondial du fret maritime, actuellement détenu et dirigé par la famille Saadé, discutait depuis plusieurs semaines avec ses créanciers, qui conditionnaient leur aide à des changements au sein de l'équipe dirigeante.
Outre le changement de dirigeants, l'armateur devra ouvrir son capital à des investisseurs au deuxième trimestre 2010.
L'armateur, l'un des premiers employeurs privés de la région marseillaise, compte 16.500 salariés dans le monde, dont 4.000 en France. Il a réalisé un chiffre d'affaires de 15,1 milliards de dollars l'an dernier. Mais comme ses concurrents, il a été touché de plein fouet par le déclin du commerce mondial dû à la crise. Aujourd'hui, sa dette se monte à plus de 5 milliards de dollars (3,4 milliards d'euros environ.
Restructuration
Son fondateur, Jacques Saadé, actuellement président du directoire, va devenir président de l'entreprise, en charge de la stratégie, tandis que Philippe Soulié, l'actuel président de la Cnim, constructeur d'escaliers mécaniques et de chaudières, est nommé directeur général. Trois directeurs généraux délégués ont également été désignés, dont Rodolphe Saadé, le fils de Jacques.
Le groupe va accueillir en outre deux nouveaux administrateurs: Denis Ranque, l'ex PDG de Thales, et Christian Garin, président d'Armateurs de France. Une réunion du conseil de surveillance de CMA-CGM, prévue le 23 décembre, devrait entériner cette nouvelle organisation, a précisé le porte-parole.
Le groupe Louis Dreyfus Armateurs avait manifesté publiquement son intérêt. Le fonds français Butler Capital et la banque américaine Goldman Sachs sont souvent aussi mentionnés. Le Fonds stratégique d'investissement (fonds public français) et l'Etat français ont pour leur part fait savoir qu'ils n'excluaient pas d'intervenir une fois le problème de la dette du groupe réglé.
CMA-CGM, qui négocie actuellement le report de la livraison de 49 navires prévue d'ici à 2012 auprès de chantiers navals coréens, a par ailleurs déclaré vendredi que le prêt consenti par ses créanciers "devrait faciliter" ces discussions.
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