La CGT va boycotter la conférence sociale
La décision a été prise par la commission exécutive de la CGT réunie à Limoges en marge de la célébration des 120 ans du syndicat, qui conteste l'ordre du jour de ce rendez-vous entre les partenaires sociaux et le gouvernement, et son organisation.
"La CE a décidé qu'au regard d'un certain nombre d'éléments concernant l'organisation et le contenu de la conférence, du peu de place laissé à l'intervention des organisations syndicales et de ce qui s'est passé à Air France, la CGT ne participerait pas à la conférence sociale ", a déclaré Virginie Gensel, membre de la commission et du bureau confédéral. "En même temps, nous demandons l'ouverture de négociations sur les questions liées au compte personnel d'activité et à la sécurité sociale professionnelle ", a-t-elle ajouté. La CGT souhaitait que la question du temps de travail et des salaires soit discutée à la conférence de lundi, a-t-elle rappelé. "On n'a pas été entendu. Là aussi on demande l'ouverture de négociations sur l'ensemble de ces sujets-là. "
"Ne pas venir, pour moi, c'est une posture "
La ministre du travail, Myriam El Khomri, a dénoncé une "posture " de la CGT. "Ne pas venir, pour moi, c'est une posture et c'est faire le jeu de ceux qui ne croient pas au dialogue social et au rôle des syndicats ", a-t-elle poursuivi, tout en assurant que sa "porte reste ouverte ". Les principales organisations patronales et syndicales sont conviées à la réunion de lundi, dont le discours d'ouverture sera prononcé par le chef de l'Etat, François Hollande. Trois tables rondes sont prévues lors de la conférence sociale, sur la "sécurisation des parcours professionnels et la création du compte personnel d'activité", sur la transition énergétique et une troisième sur la "transformation numérique".
Dossier Air France
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, avait notamment évoqué les rebondissements judiciaires du dossier Air France, dont l'arrestation à leur domicile de salariés soupçonnés d'avoir malmené des cadres dirigeants et blessé des vigiles lors d'un comité central d'entreprise. Cinq d'entre eux, militants de la CGT, passeront en jugement début décembre ( ). Leur arrestation a contribué à crisper les relations entre gouvernement et syndicalistes, malgré les appels à un dialogue social apaisé lancés par le Premier ministre, Manuel Valls, ou François Hollande.
Exécutif chahuté
Mardi, un membre de la CGT a refusé de serrer la main au président de la République, en visite sur les chantiers navals STX de Saint-Nazaire. A Lyon, le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a été hué par une centaine de manifestants, parmi lesquels des cégétistes. "Il y a des salariés qui sont mécontents et c'est ce qu'on dit depuis plusieurs mois. Il est temps que le gouvernement prenne en compte ce mécontentement et prenne des actes concrets vis-à-vis des salariés ", a commenté Philippe Martinez. La CGT et la FSU avaient déjà boudé une partie de la conférence sociale de l'an dernier.
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