La Cour des comptes épingle la gestion de l'Opéra de Paris
Les Sages de la rue Cambon soulignent le dérapage de certaines dépenses au niveau des frais de transport comme des frais de réprésentation.
Les dorures de l'Opéra Garnier peuvent coûter cher. Un rapport de la Cour des comptes épluche la gestion de l'Opéra national de Paris entre 2005 et 2014. Les Sages de la rue Cambon distribuent les bons et les mauvais points.
Sur ces derniers, la Cour s'inquiète du dérapage de certaines dépenses comme les frais de taxi, les frais de représentation et les dépenses pour les véhicules de fonction.
"Brusque progression" des frais de représentation et de réception
Après avoir été maîtrisés entre 2005-2012, les frais de représentation ont connu une "brusque progression" entre 2012 et 2013, note la Cour des comptes. De 350 000 euros environ, l'enveloppe est passée à plus de 620 000 euros, soit une augmentation de près de 75%. La Cour recommande donc de "réduire les dépenses de frais de réunion et de réception".
Le montant comprend notamment les frais de bouche, "qui se sont élevés à 52 413 euros en 2014", répartis entre quatre postes de direction. La ligne budgétaire est aussi destinée aux frais de réceptions (environ 175 000 euros en 2014) engagés à l’occasion des "premières" et des entractes, aux relations publiques lors du lancement des saisons ou encore "à la remise de fleurs à l’issue des représentations".
"Nette progression" des frais de taxi
"Le montant des dépenses de taxi de l’établissement (de l’ordre de 100 000 euros par an), et plus particulièrement de quelques directeurs, est élevé et en nette progression depuis 2012", s'alarme la Cour des comptes dans son rapport. De 62 584 euros en 2011, les frais de taxi sont passés à 93 349 euros en 2014, soit une augmentation de 50%.
Les Sages de la rue Cambon saluent les efforts de l'établissement en matière "de sensibilisation", mais demandent à l'institution de faire plus en ramenant les "dépenses à un niveau plus compatible avec les contraintes financières". Pour cela, les bénéficiaires sont invités à fournir de manière plus systématique les pièces justificatives des courses de taxi afin de pouvoir exercer un meilleur contrôle. Pour Jean-Philippe Thiellay, directeur adjoint actuel de l'Opéra de Paris, ces dépenses de taxi font partie du passé. Depuis deux ans, "les conséquences de tout ça ont été tirées", explique-t-il au Parisien.
Les véhicules de fonction pointés du doigt
Les frais de transport ont coûté très cher à l'institution, car, jusqu'en 2014, les quatre principaux dirigeants de l'institution musicale ont bénéficié de voitures de fonction avec chauffeur. Une dépense stoppée cette année-là, sauf pour Benjamin Millepied, directeur de la danse, qui a bénéficié de cet avantage jusqu'à son départ en février 2016. "C'était prévu par son contrat de travail, je n'ai rien pu faire", explique au Parisien Jean-Philippe Thiellay, qui ajoute que sa successeure ne bénéficie pas de cette clause.
Pour éviter ce genre de dérive budgétaire à l'avenir, la Cour des comtes suggère de "veiller à ne pas inclure dans les contrats de travail des cadres dirigeants de clause prévoyant la mise à disposition d’un véhicule de fonction ou d’un chauffeur".
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