La France, championne d'Europe des versements de dividendes
Près de 115 milliards d’euros (153.4 millards de dollars) ont été versés aux actionnaires ce deuxième semestre par les entreprises européennes. Soit une augmentation de 18,2% par rapport à la même saison l’an dernier, période où la majorité de ces versements sont effectués. Un record dans l’histoire économique de l’Europe depuis cinq ans, révèle l'étude de The Henderson Global Dividend Index.
Mais le chiffre le plus élevé est attribué aux Français. Ces derniers ont augmenté leurs dividendes de 30.3%, révèle dans ses pages le journal Le Monde . Ils sont suivis de près par la Suisse mais sont loin devant l’Allemagne (9.7%), première puissance économique européenne.
Des entreprises qui n’osent pas investir elles-mêmes
“On est dans une crise un petit peu spéciale (...) Les entreprises se retrouvent avec beaucoup de liquidités, des dettes qui leur coûtent pas cher. Malheureusement, elles ont peur d’investir. Elles ont une petite tendance à vouloir rendre cet argent aux actionnaires pour les laisser investir par eux mêmes et ça provoque ce genre de niveau de dividendes relativement élevé ”, explique sur France Info Loïc Dessin, directeur général de Proxinvest, cabinet de conseil et d'analyse financière.
Ce serait plus utile, explique-t-il, de consacrer cet argent à “l’investissement industriel, vers l’emploi. [Selon un sondage récent], 58% des investisseurs mondiaux réclam[ent] que les entreprises investissent [dans de nouveaux projets] plutôt que de verser des dividendes .”
Mais d’autres facteurs sont également à prendre en compte. Selon le spécialiste, le rendement des actionnaires est relativement faible en France et les dividendes permettent de le compenser. “L’actionnaire a besoin d’un rendement puisqu’il prend un risque sur le long terme; c ‘est vrai que l’investissement en actions - particulièrement en France- n’est pas très rentable (...) et les dividendes participent [à leur rendement] ”.
Enfin, certaines entreprises du CAC 40 ayant des résultats “plutôt mauvais ”, “ne veulent pas perdre la face et gardent un discours objectif ”, en continuant de verser une part de leurs bénéfices à leurs associés.
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