La France s'attaque au diesel qui avait pourtant sa préférence
La France a pendant longtemps fait le choix du diesel, à tel point qu’aujourd’hui il représente 60% du parc automobile français. Une particularité en Europe parce que le gazole coûte moins cher à la pompe, alors qu’il est plus cher à produire que l’essence.
La préférence de la France pour le diesel remonte à l’après-guerre où seuls les tracteurs et les camions roulaient au gazole. Le carburant a alors été détaxé pour soutenir l’activité économique et l’effort de reconstruction. La France ayant choisi le nucléaire et l’électrique, elle a aussi utilisé moins de fioul. Il a donc fallu trouver d’autres débouchés pour les raffineries : l’industrie automobile.
Une taxation délicate mais qui rapporte
Les constructeurs hexagonaux, PSA et Renault, ont fait de la conception des moteurs diesel leur spécialité. Même si les usages des automobilistes ont changé, plus de citadines et de petites voitures, le diesel reste une filière stratégique et la question de la taxation est donc un sujet sensible.
Le ministère des Finances n’était pas favorable à cette hausse, mais c’est Matignon qui a tranché. Un centime de plus par litre dès 2016 pour le gazole, et un centime par litre en moins pour l’essence. Une hausse qui va rapporter environ 245 millions d’euros par an à l’Etat, car 80% du carburant vendu en France est du gazole.
Le choix de l'électrique
Pendant des décennies les pouvoirs publics ont poussé l’industrie automobile à se développer sur le diesel, y compris avec le bonus écologique. Avec cette taxation, le gouvernement opère un virage à 180 degrés. "C’est difficile pour l’industrie de suivre mais aussi pour les automobilistes qui se retrouvent au volant de voitures diesel dont la valeur va baisser, " explique Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem de l’automobile.
Le gouvernement veut favoriser l'usage des voitures électriques, mais les Français les trouvent souvent hors budget. "Les voitures électriques sans le bonus écologique sont encore chères. Elles coûtent beaucoup moins chères à l’usage, deux euros pour 100 kilomètres, et moins chères à l’entretien", relativise Flavien Neuvy. Pour convaincre les automobilistes à se tourner vers l'électrique l'Etat a mis en place un bonus écologique. "Le fait d’avoir un véhicule diesel de plus de dix ans peut permettre d’avoir un véhicule électrique dans de très bonnes conditions financières, avec une prime de 10.000 euros. "
Toutefois, les véhicules électriques sont adaptés aux trajets du quotidien mais pas plus, et à condition d'avoir une borne de rechargement chez soi. Au-delà de 150 kilomètres, "il n'y a pas de réponse à cette contrainte technique. "
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