La fusion ANPE-Unedic en discussion au Sénat
L’inquiétude prédomine chez les salariés de l’Unedic. A la veille de la discussion au Sénat du projet de loi de réforme du service public de l’emploi, ils étaient 45% à s’être mis en grève hier. Dans l’indifférence générale. Quelques centaines sont même venues se faire entendre devant les ors du palais du Luxembourg pour peser sur les débats.
Le texte prévoit que l’ANPE, service public, et l’Unedic, géré par les organisations patronales et syndicales, seront regroupés au sein d’un organisme unique, baptisé provisoirement "France Emploi", dont le directeur général sera nommé par le gouvernement. "France Emploi" sera chargé d’assumer cinq missions actuellement partagées entre l’ANPE et l’Unedic : l’accueil, l’orientation, le placement, l’indemnisation et l’accompagnement du demandeur d’emploi.
Le guichet unique au cœur du dispositif
L’objectif affiché est d’offrir "en tout point du territoire une plate-forme polyvalente assurant l’ensemble des prestations nécessaires au recrutement et au placement", selon la ministre de l’Economie, Christine Lagarde.
Mais les collectivités territoriales, qui se plaignent d’avoir été tenues à l’écart du projet, redoutent des fermetures d’agences et la remise en cause des Maisons de l’emploi, que le gouvernement les avait vivement encouragées à mettre en place. C’est particulièrement le cas dans les zones rurales où les chômeurs doivent parfois faire des kilomètres pour se rendre à l’ANPE.
Les trois, principaux syndicats de l’ANPE (SNU, FO, CGT) se sont mis en grève, avec Sud, à deux reprises, les 27 novembre et 18 décembre derniers pour protester contre la réforme, craignant qu’elle ne se traduise par des "pressions sur les demandeurs d’emploi, pour qu’ils acceptent n’importe quel travail".
Leurs craintes ont été renforcées par l’annonce la semaine dernière de sanctions pour les chômeurs qui refuseraient "deux offres acceptables".
Si la CFDT "approuve les grandes lignes" du projet, elle n’en demande pas moins des "garanties" à l’Etat pour que le "demandeur d’emploi soit au centre du système". La centrale syndicale condamne par avance un "renforcement du contrôle à des fins statistiques".
Christine Lagarde s’est donné comme objectif de réduire la durée moyenne du chômage de neuf à trois mois. Et d’augmenter le nombre de conseillers qui suivront chacun 60 chômeurs, voire 30 pour les personnes les plus en difficultés, au lieu de 120 à 130 actuellement.
Gilles Halais (avec agences)
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