La grande distribution accusée de faire grimper les prix alimentaires
Où se trouve le pays où la vie est moins chère ? Pas du côté de la grande distribution selon l'Observatoire des prix et des marges alimentaires. Le journal Les Echos publie ce matin en avant-première le dernier rapport de l'Observatoire, qui désigne sans ambage les grandes enseignes comme responsables de la montée des prix alimentaires ces dix dernières années.
_ Rien que ces trois derniers mois, les prix alimentaires ont augmenté de 2,7%.
Les marges des hypermarchés seraient à peu près imperméables à la crise agricole : quand les prix aux producteurs baissent, les prix de vente aux consommateurs dans les rayons restent stables, voire augmentent. Ainsi, la part du distributeur augmenterait mécaniquement dans le prix final du produit. Les Echos, qui se sont procurés les 240 pages du rapport, citent l'exemple parlant de la longe de porc : En dix ans, la part du distributeur est passée de 39% à 55% du prix final, quand celle du producteur, à l'inverse, passe de 45% à 36%. A noter que même celle de l'abatteur recule : de 11% à 8,8%. Même scénario pour le lait longue conservation ou le beurre en plaquette.
C'est ainsi que le consommateur paye certaines fraises ou certaines cerises plus de cinq fois le prix payé aux producteurs. Alors que le modèle de la grande distribution repose sur le principe de marges faibles, mais sur des grosses quantités.
“Guerre des trois”
Les agriculteurs apparaissent comme les principales victimes. La filière, trop désunie et dispersée, n'a pas la force de frappe nécessaire pour s'imposer à des distributeurs de plus en plus concentrés. Les industriels en revanche, semblent moins souffrir. Un groupe comme Danone par exemple, est en mesure de négocier ses prix à égalité.
Face à cette étude, les distributeurs sortent la leur. Et la “guerre des trois” de l'agroalimentaire - producteurs, industriels, distributeurs - se poursuit encore : les distributeurs accusent cette fois les industriels. Selon eux, la marge des gros industriels aurait augmenté plus et plus vite que celle des distributeurs. Une étude qui laisse de côté les agriculteurs.
Grégoire Lecalot, avec agences
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