Le ralentissement de la reprise économique mondiale pourrait être plus prononcé que prévu
C'est ce qu'a indiqué l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) jeudi.
L'Organisation, qui voit une croissance de 1,5% (annualisée) au deuxième semestre 2010 pour les pays du G7, estime que des incertitudes "considérables" dans un sens favorable comme défavorable entourent ses prévisions.
"Il est encore difficile de dire si l'essoufflement de la reprise est temporaire ou s'il est le signe d'une faiblesse plus prononcée (...) au moment où les mesures de relance touchent à leur terme", écrit Pier Carlo Padoan, chef économiste de l'OCDE dans sa présentation de l'évaluation intérimaire des principales économies du G7 publiée jeudi.
Les prévisions actualisées de l'OCDE ont été revues en baisse par rapport à celles publiées le 26 mai.
L'OCDE s'attend désormais à une nette décélération de la croissance au sein des économies du G7 qui tomberait à 1,4% en rythme annualisé au troisième trimestre et à 1% au quatrième après 2,5% au deuxième et 3,2% au premier.
Pour les Etats-Unis, l'OCDE s'attend à une baisse de régime au quatrième trimestre à 1,4% après 2,0% au troisième contre 1,6% au deuxième et 3,7% au premier.
Après un deuxième trimestre qui a surpris par sa vigueur, notamment en Allemagne, la zone euro ralentirait très nettement dans la deuxième partie de l'année. Les trois principales économies de la zone - Allemagne, France, Italie - verraient la croissance de leur PIB réel pondéré revenir de 5,1% au deuxième trimestre à 0,4% au troisième trimestre et 0,6% au quatrième.
L'Allemagne passerait d'une croissance annualisée de 9,0% au deuxième trimestre à 0,7% au troisième avant une légère amélioration à 1,1% en fin d'année. En France, la croissance décélèrerait de 2,5% au deuxième trimestre à 0,7% au troisième et 0,3% au quatrième.
L'OCDE contre l'austérité
Face aux risques pesant sur la croissance, l'OCDE préconise le maintien voire l'accentuation des mesures de soutien monétaire et si possible un recours à la relance budgétaire en cas de besoin.
Si le freinage de l'activité devait s'avérer plus durable, "un soutien monétaire supplémentaire pourrait se justifier, sous la forme d'un assouplissement quantitatif et d'un engagement à maintenir les taux d'intérêt à un niveau proche de zéro pendant une longue période", estime-t-il. "Là où l'état des finances publiques le permet, le rythme de l'assainissement budgétaire pourrait être un peu plus lent que prévu."
Parmi les facteurs susceptibles d'influer favorablement sur l'activité, l'OCDE souligne que les très bas niveaux de l'investissement privé en proportion du PIB et la robustesse des bénéfices des entreprises incitent à penser que l'investissement ne devrait plus fléchir.
Parmi les facteurs de risque, ils citent les incertitudes entourant les marchés de la dette souveraine et leurs effets potentiellement négatifs sur le système financier et la demande privée. Les doutes sur l'évolution du chômage pourraient aussi peser sur la consommation.
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