Les pays du G20 sont prêts à venir en aide à l'Europe mais à condition qu'elle prenne ses problèmes à bras le corps.
Un certain nombre de pays émergents, notamment la Chine et le Brésil, sont favorables à un renforcement des moyens financiers du FMI pour lui permettre de soutenir l'Europe.
Mais "tout le monde attend de voir si les Européens font ce qu'ils doivent faire avant d'abattre ses cartes", explique une source proche des négociations, "personne ne veut donner un chèque en blanc à l'Europe".
Différentes pistes devraient être explorées dès aujourd'hui et dans les semaines à venir, avant le sommet des dirigeants du G20 à Cannes, les 3 et 4 novembre.
Alors que les Européens ont promis de trouver des solutions à leur crise de la dette lors d'un sommet à Bruxelles le 23 octobre, la réunion est surtout l'occasion pour les autres pays du G20, inquiets pour la croissance mondiale, de les sonder sur les dossiers les plus urgents du moment : le sort de la Grèce, pour laquelle une restructuration d'envergure de la dette se dessine ; la recapitalisation des banques européennes ; et le renforcement de la "puissance de feu" du Fonds européen de stabilité financière (FESF) pour les pays fragiles de la zone euro.
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a assuré que les Européens étaient "conscients de leur responsabilité". Cette responsabilité, les dirigeants des autres pays du G20 ne perdent pas une occasion de la rappeler à la zone euro, dont les problèmes qui font tache d'huile hypothèquent la croissance mondiale.
Les Européens sont "à la traîne depuis un an", a jugé vendredi le ministre sud-africain des Finances Pravin Gordhan . "Le temps est venu de démontrer le leadership et la détermination" nécessaires pour rassurer "des milliards de personnes à travers le globe", a-t-il asséné.
Le président américain Barack Obama, qui a déjà à plusieurs reprises manifesté son impatience à l'égard des Européens, a appelé vendredi soir la chancelière allemande Angela Merkel pour évoquer la situation en zone euro.
Le sujet le plus épineux est assurément la recapitalisation des banques européennes, que l'hypothèse d'un défaut de paiement partiel de la Grèce et d'une dépréciation de leurs titres en portefeuille fragilise. Les banques allemandes ont exprimé à plusieurs reprises leur aversion face à une "recapitalisation forcée".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.