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Malaise dans les rangs du PS après les annonces de Valls

Les parlementaires socialistes sont divisés à propos du Premier ministre et de ses orientations politiques. 

Article rédigé par Julie Rasplus
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Premier ministre, Manuel Valls, échange avec son ministre chargé des Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, le 16 avril 2014, dans l'hémicycle. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Gueule de bois au sein de la majorité, au lendemain de la présentation, par Manuel Valls, des mesures permettant de réaliser 50 milliards d'économies. Alors que plusieurs députés PS crient à la trahison, critiquant la méthode et la direction proposée par le Premier ministre, nombre de leurs collègues les accusent en retour d'un manque de loyauté, jeudi 16 avril. Bref, l'heure est au conflit (presque) ouvert entre partisans et opposants à Manuel Valls. 

Dans les colonnes du Figaro, le député Malek Boutih tance les parlementaires en colère après le discours du Premier ministre. "On avait des béni-oui-oui sous Ayrault. Aujourd'hui, on a des gens crispés à chaque décision", regrette l'élu de l'Essonne. "Arrêtons de faire un procès d'intention permanent à Valls. Les états d'âme, ça ne fait pas une politique", tranche-t-il.

"Le premier qui bouge, c'est une balle dans le genou"

Dans le même journal, un autre se fait plus menaçant à l'encontre de ses collègues, sous couvert d'anonymat. "Le premier qui bouge, c'est une balle dans le genou. Ça calmera les autres", s'énerve l'élu. 

Pas sûr que cela apaise les esprits chagrins. Face à l'avalanche de remarques négatives et la tension croissante dans les rangs du PS, le patron des députés socialistes, Bruno Le Roux, a même dû recadrer ses troupes. "Il faut prendre beaucoup de temps pour désenterrer ceux qui s'enterrent", lâche-t-il, sévère, dans Libération (article payant)

Son homologue au Sénat, Didier Guillaume, appelle lui aussi les parlementaires à "garder leur sang-froid". "La responsabilité des parlementaires de la majorité, ce n'est pas d'être sonnés, assommés ou scandalisés, mais de regarder la réalité en face", écrit dans un communiqué le sénateur de la Drôme.

Des ministres blêmes à l'annonce du plan

Même certains ministres s'y mettent, défendant le cap présenté par Manuel Valls. Ségolène Royal a ainsi demandé, mercredi, aux députés de la majorité de ne pas prendre "de postures pour essayer de se démarquer de l'effort collectif", ajoutant que "pas une voix ne doit manquer au gouvernement".

Reste que même autour de la table du Conseil des ministres, la surprise s'est invitée mercredi. Dans Le Parisien (article payant), un ministre confie ainsi, sous couvert d'anonymat, avoir "blêmi" à l'énoncé du plan d'économies. Il y a eu "des inquiétudes sur les mesures les plus difficiles", avoue un autre. Le malaise au PS ne semble pas près de se dissiper.

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